Rock & Folk

Deep Purple

“Turning To Crime”

- JÉRÔME SOLIGNY

VERYCORDS

Deep Purple mourra d’un truc, sûr, mais pas à la retraite. Ce n’est pas Ian Gillan, Roger Glover, Ian Paice et les autres qu’on risque de voir déambuler, sur le coup de quinze heures un mardi, entre les rayons d’une grande enseigne de bricolage, à la recherche d’un tournevis cruciforme. Leur forme à eux, c’est plutôt l’action, le seul antirouill­e qui vaille. Avant le Covid, comme les Stones (à une autre échelle évidemment) et d’autres vétérans anglo-saxons qui ont la bougeotte, Deep Purple prévoyait de tourner massivemen­t. Après tout, c’est leur première nature. La seconde, c’est de passer du temps en studio, d’enregistre­r de quoi continuer à daller un superbe chemin. Séparés pour cause de pandémie et même si, depuis des lustres, ils créent essentiell­ement en studio, les cinq membres de la formation pourpre (celle-là a déjà vingt ans !), un peu à court de matériel, ont décidé de faire suivre “Whoosh!” de 2020 par ce disque de reprises. Ils en étaient adeptes à leurs débuts, reprenant notamment les Beatles, Donovan, et évidemment “Hush” de Joe South. Le sectarisme n’étant jamais passé par eux, ils font briller ici, avec Bob Ezrin à la console, des extraits des répertoire­s de Love, Fleetwood Mac, Huey Smith (l’allusion à “Smoke On The Water” dans “Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu” est tordante) ou Little Feat et assènent littéralem­ent “Caught In The Act”, un medley dans lequel se croisent, entre autres, Booker T & The MG’s, Led Zeppelin et le Spencer Davis Group. D’aucuns jugeront peut-être l’exercice dispensabl­e, mais en ces temps de survie et même sans morts-vivants dans les rues (enfin, pas dans toutes...), ce qui fait du bien est bon à prendre. Deep Purple le sait et termine la face sans se la voiler par l’appropriée “Gimme Some Lovin’ ”. ✪✪✪

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