Endless Boogie
“Admonitions”
NO QUARTER/ MODULOR
Hors autoproductions à tirage limité, Endless Boogie sort son cinquième album studio depuis 2008, quatre ans après l’excellent “Vibe Killer”. Construit autour de Paul Major, un collectionneur et vendeur de disques rares par ailleurs guitariste et chanteur, le groupe tire son nom d’un album de John Lee Hooker avec Steve Miller. A ses côtés, Mike Bones (basse), Jesper Eklow (guitare), Harry Druzd (batterie) et le producteur et guitariste de Skunk, Chavez et Zwan, Matt Sweeney à la troisième guitare. Pendant deux ans, Endless Boogie a profité de ses voyages et de ses tournées pour enregistrer “Admonitions” dans trois studios différents, un sous-sol de Brooklyn à New York, à Llano, au Texas, et à Svartsjö en Suède, au Svartsjölandet Studio créé par Jacob Sjöholm, guitariste de Träd Gräs Och Stenar et de Traden, des formations psychédéliques suédoises. Tous deux longs de vingt-deux minutes, “The Offender” et “Jim Tully” allient boogie répétitif, martèlement motorik du krautrock et variations de guitares saturées aux sons bien gras, dans la continuité de “Vibe Killer”, en plus extrême. La plupart des textes sont récités plus que chantés, à l’exception de “Disposable Thumbs”, où la voix d’outre-tombe de Major résonne comme du Captain Beefheart, et du rock’n’roll de “Bad Call”. A la slide guitar à résonateur et au chant, Kurt Vile est invité sur le superbe “Counterfeiter”, le morceau le moins “claustrophobique” et le plus accrocheur du disque. Moins convaincants, le lancinant “The Conversation” seulement rythmé par le tic-tac d’un métronome et “The Incompetent Villains Of 1968”, reposant sur un son de basse répété à l’infini, un effet larsen et de légers grésillements, concluent un disque qui prend son temps en s’étirant sur soixante-dix-neuf minutes.
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