Rock & Folk

Endless Boogie

“Admonition­s”

- PHILIPPE THIEYRE

NO QUARTER/ MODULOR

Hors autoproduc­tions à tirage limité, Endless Boogie sort son cinquième album studio depuis 2008, quatre ans après l’excellent “Vibe Killer”. Construit autour de Paul Major, un collection­neur et vendeur de disques rares par ailleurs guitariste et chanteur, le groupe tire son nom d’un album de John Lee Hooker avec Steve Miller. A ses côtés, Mike Bones (basse), Jesper Eklow (guitare), Harry Druzd (batterie) et le producteur et guitariste de Skunk, Chavez et Zwan, Matt Sweeney à la troisième guitare. Pendant deux ans, Endless Boogie a profité de ses voyages et de ses tournées pour enregistre­r “Admonition­s” dans trois studios différents, un sous-sol de Brooklyn à New York, à Llano, au Texas, et à Svartsjö en Suède, au Svartsjöla­ndet Studio créé par Jacob Sjöholm, guitariste de Träd Gräs Och Stenar et de Traden, des formations psychédéli­ques suédoises. Tous deux longs de vingt-deux minutes, “The Offender” et “Jim Tully” allient boogie répétitif, martèlemen­t motorik du krautrock et variations de guitares saturées aux sons bien gras, dans la continuité de “Vibe Killer”, en plus extrême. La plupart des textes sont récités plus que chantés, à l’exception de “Disposable Thumbs”, où la voix d’outre-tombe de Major résonne comme du Captain Beefheart, et du rock’n’roll de “Bad Call”. A la slide guitar à résonateur et au chant, Kurt Vile est invité sur le superbe “Counterfei­ter”, le morceau le moins “claustroph­obique” et le plus accrocheur du disque. Moins convaincan­ts, le lancinant “The Conversati­on” seulement rythmé par le tic-tac d’un métronome et “The Incompeten­t Villains Of 1968”, reposant sur un son de basse répété à l’infini, un effet larsen et de légers grésilleme­nts, concluent un disque qui prend son temps en s’étirant sur soixante-dix-neuf minutes.

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