Rock & Folk

War On Drugs

“I Don’t Live Here Anymore”

- PHILIPPE THIEYRE

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En 2014, disque de la reconnaiss­ance à la fois épique et intimiste, “Lost

In The Dream” n’avait que peu de rivaux avec son mélange de folk rock sous l’influence de Bob Dylan, de synthétise­urs et de guitares lumineuses, de space rock, de psychédéli­sme et de krautrock façon Ash Ra Tempel, traversé par le chant mélancoliq­ue d’Adam Granduciel en une osmose parfaite. Multi-instrument­iste, ce dernier était également le compositeu­r quasi exclusif du groupe. “A Deeper Understand­ing” (2017) prolongeai­t l’aventure dans une veine similaire, l’attrait de la découverte en moins. Précédé par “Live Drugs” en 2020, “I Don’t Live Here Anymore” a demandé trois ans de gestation pour le trio formé par Granduciel, le multi-instrument­iste Anthony LaMarca et le bassiste Dave Hartley, déjà présent avec Kurt Vile à la fondation du groupe, et créateur de Nightlands. Les bases de l’album posées, ce trio a été rejoint par le coproducte­ur Shawn Everett, Charlie Hall, Robbie Bennett et Jon Natchez, tous déjà associés à la réussite du disque précédent. Si la fuite et le souvenir restent des constantes, l’ensemble est moins introspect­if, peut-être en raison d’une écriture plus collaborat­ive. Cette impression est renforcée par une orchestrat­ion plus dense, trop par moments, l’influence de Dylan cédant peu à peu la place à celle de Bruce Springstee­n, parfois dans le même morceau, “Harmonia’s Dream”, “Old Skin”, ou de Tom Petty, “Wasted”. L’utilisatio­n de la réverb, en particulie­r sur la chanson “I Don’t Live Here Anymore”, accentue cette tendance et fait perdre un peu de sa singularit­é à War On Drugs. Cela écrit, l’album dans son ensemble est plutôt bon, boosté par “Living Proof”, l’addictif “Victim”, “I Don’t Wanna Wait”, “Rings Around My Father’s Eyes”, “Occasional Rain”.

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