Rock & Folk

Kilt and collect

- VINCENT TANNIèRES

Actualité britanniqu­e. D’hier et d’aujourd’hui. David Bowie — un coffret sort sur ses années 1990 —, Mick Rock raccroche et Rod Stewart qui publie un nouveau disque, certes pas à la hauteur de ceux d’il y a une petite quarantain­e d’années mais, et c’est rare, a parlé au journal. De son art, de sa vie et de son confinemen­t aussi. Et quelle vie, quand même, hein ! Parce qu’en vrai, c’était pas gagné...

Roderick David Stewart, donc.

L’oeil, le droit majoritair­ement, qui semble toujours un peu se foutre de la gueule du monde.

Et de la sienne aussi. Pas dupe de la chance que cette musique lui a offerte, lui qui tenta une carrière de footballeu­r profession­nel. Tête d’animal un peu. Mélange de ruminant prognathe des Andes et de canard de dessin animé. Un pif peu convention­nel aussi. Pas un physique de play-boy donc mais que sa carrière et, surtout, son fantastiqu­e talent de chanteur ont rendu beau. Désirable. Posant avec tout ce qui se faisait de blond.

Et de cher au rayon automobile. Qui fait ça aujourd’hui ?

Les footballeu­rs ! On ne change pas un lad qui réussit... Parlons chiffons.

A part sa période mod sublime qui lui valut son surnom, il saute aux yeux que le Rod n’ait eu de cesse de mélanger des couleurs et des motifs que la morale esthétique réprouve. La morale pas seulement. Le goût aussi. Le goût et l’oeil. Mélangeant orange et vert pomme. Jaune primaire et magenta pur. Le tartan et le léopard ! Le satin à rayures, le mini-short et slip de bain ficelle aux couleurs de l’Ecosse ! Le kilt ? Evidemment ! L’imprimé panthère. Rose. Le zèbre également. Plus tard, les costards larges à épaulettes et manche relevées aux couleurs végétales ou de parfum de glace : banane, amande, pistache... Il n’est pourtant écrit nulle part qu’il est daltonien.

Ne lésinant pas non plus sur le couvre-chef : canotier, visière en plexi, Tam o’ Shanter à pompon, chapeau colonial, casquette de yachtman... contestabl­e évidemment le plus souvent. Presque tout le temps, soyons francs. Portant bottines molles à la Robin des Bois, mocassins à glands bicolores, slippers à blason... On parle cheveux ?

Ron Wood, bien sûr, a été très influencé.

Chez nous, ce fut Catherine Lara.

Mais cette voix, hein... qui fait tout pardonner.

Aujourd’hui, devenu crooner comme d’autres décadents de son temps, Rod croone donc. Superbemen­t souvent.

Des chansons parfois très anciennes. Et convenable­s.

Pour racheter son passé ? Voyons... Depuis un autre excentriqu­e britanniqu­e — irlandais celui-là —, on sait que nul n’est assez riche pour cela. Même Mick Jagger ? Même Mick Jagger ! Elton John ? Non plus...

Joyeux Noël.

C’est Rod Stewart qui fournit les guirlandes.

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