Rock & Folk

Tchiki boum, tchi boum

Quatre albums, douze titres… chuuuut, du Niagara.

- H.M.

“Encore

Un Dernier Baiser”

(1986) Une savoureuse offensive de charme en onze morceaux qui conjuguent saveurs exotiques, dance, pop mutine et mélodies pétillante­s. Sous des dehors futiles, un exercice de style néo-yéyé totalement réussi qu’illustre parfaiteme­nt “Encore Un Dernier Baiser”. “Quand La Ville Dort” inaugure la veine de ces ballades envoûtante­s dont le duo se fit une spécialité, et le trépidant “Je Dois M’En Aller” témoigne de l’existence d’une fibre soul qui ne demande qu’à s’affirmer.

“Quel Enfer !”

(1988) Propulsé par des cuivres et des rythmiques irrésistib­les, le rhythm’n’blues est à l’honneur. Bien loin des roucoulade­s sentimenta­les, le propos se confronte à la réalité sociale, les ambiances se musclent et Muriel n’a jamais aussi bien chanté. Avec des refrains imparables et un groove contagieux, “Assez !” est le manifeste du mal-être et “TV Addict” pratique la satire cinglante, tandis que “Western” conjugue la tendresse sur le mode désabusé en une entêtante complainte aux effluves country.

“Religion”

(1990)

Les Niagara se souviennen­t qu’ils sont des enfants du rock. Les guitares s’enflamment, le son est monumental et Muriel chante comme une possédée dans un déferlemen­t de décibels. Le metal se conjugue à la soul pour conjurer les affres de son époque, entre crises, guerres et chômage. “Le Ciel S’Est Déchiré” et “J’Ai Vu” caracolent en tête des brûlots qui sonnent la charge et, au rayon des pauses finement orchestrée­s, “Pendant Que Les Champs Brûlent” resplendit de toutes ses volutes vocales.

“La Vérité”

(1992)

Leur oeuvre la plus ambitieuse a beau multiplier les instrument­s et innover en tâtant de l’electro et du hip-hop, elle ne parvient pas à se démarquer de l’album précédent, dont elle creuse les sillons heavy et pop symphoniqu­e. Dans cette superprodu­ction, la créativité marque le pas mais conserve encore de beaux atours, comme le lancinant “Un Million D’Années” ou le pétaradant “Je Suis De Retour”, alors que le langoureux “Je N’Oublierai Jamais” prend des accents d’élégie funèbre : “Il y a tant de choses que nous aurions pu faire/ A présent il ne reste que la poussière”.

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France