Rock & Folk

The Wild Feathers

- BERTRAND BOUARD

“Alvarado”

Quatre hommes attablés dans un bar aux murs lambrissés en regardent un cinquième en train de se verser un verre de bière. T-shirts, casquettes, barbes, quelques tatouages, des lunettes de soleil. La photo d’intérieur du quatrième album des Wild Feathers ne ment pas, comme dirait l’autre : douze chansons d’une Amérique rustique, sans prétention. Basé à Nashville, le groupe s’est formé voici dix ans autour de trois chanteurss­ongwriters : Joel King, Ricky Young et Taylor Burns. Lesquels écrivent séparément, par paire ou en trio, et savent ciseler intro, couplet, prérefrain, etc. Leur terrain de jeu est celui d’un country-rock mélodique, parfois résolument rock (“Side Street Shakedown”), ou ouvertemen­t country (“Out On The Road”), mais le plus souvent entre les deux. Deux excellents titres ouvrent et referment ce disque, “Alvarado”, parfaite road song de virée nocturne, et “Another Sunny Day”, au diapason de son titre. De jolis solos de guitare ici et là, quelques tourbillon­s d’orgue, une section rythmique qui met la chanson en valeur comme il se doit. Si le groupe s’est formé dans une volonté de marcher sur les traces de CSN&Y ou du Band, c’est plutôt les Eagles que les Wild Feathers évoquent.

Pour le meilleur (les morceaux précités, plus “Top Of The World”, “Off Your Shoulders”), mais aussi, parfois, pour une propension à la mélodie un tantinet FM (“Over The Edge”, morceau sur les tensions raciales aux Etats-Unis qui ne convainc pas tout à fait, “Long Shot”, “Flashback”, trois titres de Joel King). Parmi leurs contempora­ins, on les rangera pas très loin des Dawes ou de Beachwood Sparks, autres héritiers d’une americana finement ouvragée, qui, à défaut de renverser les tables (de la loi), donnent envie de s’y installer et de siroter une bière dans un bar lambrissé. ✪✪✪1/2

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