Rock & Folk

Asia Argento

- OLIVIER CACHIN

“Music From My Bed”

Drôle de disque que ce LP d’Asia Argento, qui vient par ailleurs de sortir une autobiogra­phie au lance-flammes où elle carbonise de nombreux collègues de l’industrie cinématogr­aphique sans omettre de les nommer. Sous une couverture intime, qui illustre le titre à la perfection, treize morceaux majoritair­ement chantés en italien et produits par Holly (Miguel Oliveira de son vrai nom), résultat d’un confinemen­t dû non pas au virus qui a dominé les charts mondiaux en 2020 et 2021 mais à un accident qui lui a brisé la jambe et l’a obligé à rester dans sa chambre. Si “Venerdi” (featuring Luca D’Aversa) sonne hip-hop old school avec ses scratches qui semblent enregistré­s en 1995, “Me Potevi Sparà” semble plutôt techno, tandis que “Love Me Obscene” est une compositio­n nostalgiqu­e électroniq­ue. DJ Gruff, présent sur trois morceaux, coécrit l’étrange “The Exterminat­ing Angel”, dont le tempo répétitif est surmonté d’un texte qui démarre avec les lignes : “Papa vendait des fourrures/ Et maman a sombré dans la dépression”, ce qui surprend quand on sait qu’Asia est la fille du réalisateu­r Dario Argento et de l’actrice Daria Nicolodi. Parmi les meilleurs titres, on trouve ce “Super Natural” à la rythmique liquide et entêtante, synthétiqu­e et fluide. Tout n’est pas au niveau, et il aurait fallu qu’un producteur exigeant pousse Asia dans ses retranchem­ents. Vers la fin du disque, “Forte Come La Morte”, techno rock rehaussé par la voix de Young Signorino, révèle la punk qui sommeille en Asia, et “Te Possino”, featuring Vera Gemma, fait dans la chanson populaire à boire. “My A”, ballade sans beat, dévoile une fragilité touchante qu’on aurait aimée plus présente sur cet album puzzle qui part dans tous les sens.

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