Rock & Folk

Lowland Brothers

- CHRISTIAN CASONI

“Lowland Brothers”

Quand on a dit country soul, a-t-on tout dit ? Déjà, country, pas celle des cow-boys. Et soul, pas celle des shouters de Stax. On peut toujours ajouter une brise louisianai­se là-dessus, convoquer les mânes de Roy Orbison et d’Al Green, on aura encore du mal à cerner le bouquet capiteux de cet album. Qu’écoute-t-on ? Une longue extase sentimenta­le brodée de mélodies raffinées, de chants caressants, orgue, choeurs et trémolos d’amplis surpiqués de coutures twangy, autant de lignes qui cherchent et trouvent toujours, à un moment, le noeud stratégiqu­e de la chanson, une sorte de point G mélodique, aussitôt suivi d’un genre de félicité, bonheur un peu mélancoliq­ue qui imprègne l’ensemble de l’oeuvre. Contrairem­ent à ce que semble suggérer ce préambule, le premier album des Lowland Brothers n’est pas mielleux du tout, même quand il frôle la variété, car ceux qui l’ont composé et arrangé ont beaucoup de goût. Il n’est pas non plus évanescent, mais charpenté avec beaucoup de caractère. Et il est intemporel, les cinq musiciens et leurs trois choristes lui donnant cette patine flambant neuve, ce chic paradoxal qui en fait tout le style. Nico Duportal, car c’est entre autres de lui qu’il s’agit, paraît en avoir terminé avec les expérience­s vintage du temps de Rosebud et des Rhythm Dudes. Pour leur première salve, les Brothers se limitent à huit titres, comme un 33 tours d’antan. C’est bien tout ce qu’il y a de vintage sous cette pochette rétro. Ah oui, la pochette aussi. Duportal a turbiné dans le jump, le R&B, le bon vieux rock’n’roll de l’ancien temps, et maintenant dans cette soul voluptueus­e… A-t-il déjà enregistré un mauvais album ? Jamais ! ✪✪✪1/2

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