Rock & Folk

The Sore Losers

- JONATHAN WITT

“Ultra Elektric”

Les Sore Losers, nos bien-aimés rockeurs venus du Plat Pays, reviennent avec une certaine envie d’en découdre. Nous les avions quittés avec “Gracias Señor”, excellent disque hélas un peu passé inaperçu : James Petralli et Steve Terebecki (White Denim), avaient guidé les Flamands vers un style plus aventureux et mélodieux, des grooves plus relâchés, avec des pépites comme “Dark Ride” ou “Denim On Denim”. Loin de pousser la bande menée par Jan Straeteman­s à l’introspect­ion, le confinemen­t lui a laissé le temps d’aménager son propre studio et, surtout, d’imaginer un retour sur scène espéré des plus flamboyant­s. Cet “Ultra Elektric”, réalisé en totale autarcie, signe donc un retour dans la direction ébauchée par Dave Cobb sur “Skydogs” : des morceaux garagerock bruts, échevelés, nantis de refrains entêtants, parfaits pour faire gigoter les foules. Dans cette mouvance, on trouve l’explosive “Tightrope”, “Amy” (qui rappelle les Queens Of The Stone Age), et surtout deux tubes à l’immédiatet­é rare, “Yeah Yeah Yeah” et “Heavyweigh­t Champion”. Cédric Maes s’y révèle comme un soliste furieux, innovant. Le quartette, inspiré, aborde aussi des rivages différents : pop sous haute influence de Paul McCartney (“Magnum Epos”), progressis­me zeppelinie­n (“Birds Of A Feather”) et enfin ces deux historiett­es étranges, orageuses : “How You Win”, narrant une baston de bar sur fond de guitare vibrionnan­t comme un saxophone, et “Shareek The Greek”, qui met en scène un diseur de bonne aventure bien particulie­r. Une écriture affûtée qui pourrait être la voie à suivre pour ces Mauvais Perdants, qui démontrent ici un savoir-faire sans faille, tendu vers une redoutable efficacité. ✪✪✪1/2

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