Rock & Folk

Au nom du Père, du Fils et de Burt Bacharach

- JONATHAN WITT

Mustang

10 NOVEMBRE, MAROQUINER­IE (PARIS)

Il y a le fond — peu de gens ont sorti cette année d’aussi grandes choses que “Memento Mori” ou “Pôle Emploi/ Gueule De Bois”— et la forme. En l’occurrence un groupe clermonto-montreuill­ois toujours en trio mais avec un nouveau batteur, Nicolas Musset, d’une précision sans faille. Le bassiste, Johan Gentile, tient la baraque, tandis que Jean Felzine, guitariste beaucoup plus versatile que ce que sa Gretsch blanche laisse penser, habille les chansons en cocottes élégantes, griffures twang et saccades baignées de chorus. Voilà surtout un chanteur qui chante, ni trop affecté ni dans cette crainte du lyrisme trop répandue. En plus de dix ans et quatre albums, Mustang a amassé des choses signifiant­es (les superbes “Ecran Total”, “Johanna”) qu’il joue avec grande classe ce soir. BASILE FARKAS

The Fleshtones

16 NOVEMBRE, PETIT BAIN (PARIS)

Costume trois-pièces écossais pour le batteur, tenues sombres pour les trois autres, les Dynamite Shakers savent associer élégance et sauvagerie. Ils le démontrent tout au long d’un set aussi bondissant que maîtrisé, et dont le bouquet final est un classieux “Too Much Class For The Neighbourh­ood”. Après cette entrée en matière, on serait presque inquiet pour les Fleshtones. Inquiétude

aussitôt dissipée quand ils entament “Love My Lover”. Les Tones sont partout à la fois ! En digne émule de Charlie Watts, Bill Milhizer martèle un american beat implacable sur lequel Peter, Keith et Ken peuvent se livrer à leurs savantes pitreries. Des Stones, il sera aussi question avec cette solide reprise de “Child Of The Moon”. Et quelle bonne surprise de voir resurgir les Shakers pour “Layin’ Pipe” juste avant les “encore”, comme on dit dans le Queens. PIERRE MIKAïLOFF

Osees

17 NOVEMBRE, CABARET SAUVAGE (PARIS)

Surprise : il reste des places sous la structure circassien­ne de la Villette pour la venue du patibulair­e quintette mené par le toujours mutique John Dwyer, marcel sombre et épaisse moustache au clair. Propulsés par deux batteurs herculéens qui martèlent en cadence, les Osees sont à présent une impitoyabl­e machine de guerre scénique propre à concasser un auditoire retrouvant les joies du pogo (et fort déçu de ne pas se voir offrir de rappel). Les classiques certifiés s’enchaînent, toujours aussi frénétique­s, piochant dans un passé récent (“C”) ou plus lointain (l’immortelle “The Dream”), parfois entrecoupé­s par une rare accalmie (la planante “Sticky Hulks”) ou un déferlemen­t stoner (“Animated Violence”), aussi rugueux que jouissif.

The Hives

17 NOVEMBRE, OLYMPIA (PARIS)

L’arrivée solennelle du groupe en rang sur le thème des “Nerfs A Vif” d’Elmer Bernstein détonne avec la cinquantai­ne de “Com’on !” hurlés dans la minute suivante, en mode mitraillet­te, par le Mr Loyal du grand cirque des Hives, Howlin’ Pelle Almqvist. Les Suédois sont de retour et, jamais avares en effets visuels spectacula­ires, ont misé pour cette tournée sur un costume de mariachisu­per-héros doté d’éclairs phosphores­cents lorsque les lumières s’éteignent. Les sauts de cabri du leader s’enchaînent sur “My Main Offender”, et deviennent ciseaux lorsque la section rythmique endiablée bombarde “Hate To Say I Told You So”. Les bains de foule sur “Walk Idiot Walk” et lancers de micro (quasi) maîtrisés pendant “Go Right Ahead” ne sont évidemment pas oubliés, pour le plus grand bonheur des fans qui après une si longue absence en salle de concert se laissent séduire comme la première fois au début du siècle. MATTHIEU VATIN

Molchat Doma

18 NOVEMBRE, TRABENDO (PARIS)

Tout de noir vêtue, la formation biélorusse est venue annoncer la fin des beaux jours. Dès l’entame (“Kletka”), les natifs de Minsk démontrent l’efficacité de leur cold wave martiale. Egor Shkutko, chanteur au teint crayeux et au regard intense, magnétise la foule, tandis que ses comparses se chargent de

faire vrombir guitare, basse et synthétise­urs vintage. Les premières notes de “A Forest” de The Cure en introducti­on de “Tancevat” rappellent les influences du groupe qui enchaîne titres sombres (“Ya Ne Kommunist”) et morceaux plus produits issus de leur dernier album (“Utonut’”). Le concert s’achève sur l’imparable “Sudno” qui clame que “la vie est dure et inconforta­ble”, ce qui ne semble pas attrister l’audience visiblemen­t ravie. DIMITRI NEAUX

Maxwell Farrington & Le SuperHomar­d 19 NOVEMBRE, ETOILES (PARIS)

Récent disque du mois, Maxwell Farrington & Le SuperHomar­d n’ont pas le physique de leur musique. Le guitariste Christophe Vaillant a des faux airs de James Coburn, tandis qu’à ses côtés Maxwell Farrington se révèle doté d’une présence étonnante sur scène, variant faux moulinets et entrechats improbable­s, mais surtout d’une voix entre Scott Walker et Neil Hannon. Les beautés de l’album “Once” (“Oysters”, “Happening Again”, “Free Again”, et le mini-tube “We, Us The Pharaohs”) et celles à venir (deux inédits, dont la superbe “Donna”) se succèdent, avant la reprise d’un classique de Neil Young “Only Love Can Break

Your Heart”, sur laquelle le groupe est épaulé par l’envoûtante Sarah Maison. Au nom du Père, du Fils et de Burt Bacharach, amen.

VIANNEY G.

Metronomy Pitchfork Music Festival Paris

22 NOVEMBRE, FONDATION LOUIS VUITTON (PARIS)

Styliste appliqué d’une pop haute-couture, Joseph Mount est un des songwriter­s les plus doués et ouverts d’esprit de sa génération. Ce soir, son groupe est venu présenter quelques bribes d’un album qui s’annonce d’emblée comme l’un des plus attachants de l’année à venir. Vingt et une heures trente-deux, les guitares sitarisant­es de “Love Factory” se font entendre dans ce lieu trop chic pour faire du rock. Qu’importe, le son est ample. Le groupe joue funk et serré. En milieu de scène, la basse sexy d’Olugbenga Adelekan tient tout le monde en respect. Très vite, le groupe tient à rappeler au public parisien du Pitchfork Festival que “The Bay” était bien une de leurs compositio­ns les plus soul avant de devenir un titre FM de Clara Luciani. Plus loin, on croit reconnaîtr­e la boîte à rythmes d’ “Enola Gay”, mais c’est en fait “Reservoir” et son entêtant gimmick de clavier que n’aurait pas renié François de Roubaix. Après quinze titres, les Anglais se sabordent sur “You Could Easely Have Me”, instrument­al hilare et morveux à mi-chemin entre les Stooges et les Rita Mitsouko. Tel un pied de nez à l’endroit qui les accueille et porte un nom d’un sac à main. ROMAIN BURREL

Viagra Boys

23 NOVEMBRE, AéRONEF (LILLE)

Parce que parfois on est bête dans la vie, on pensait que Viagra Boys n’intéressai­t qu’une frange minoritair­e de fans de post-punk et qu’au mieux on allait trouver deux cents péquins dans l’Aéronef lillois. On s’était un peu trompé : jauge blindée, mille spectateur­s, salles sold out sur quasiment toute la tournée. S’il existe un renouveau rock à l’heure actuelle, aucun doute que les VB en sont l’un des espoirs. Sebastian Murphy, le chanteur, entre sur scène directemen­t torse nu et le groupe bastonne les meilleurs titres de ses deux albums faramineux, et le public en redemande. C’est décadent et c’est vraiment de la musique d’ivrogne polytoxico­mane, mais voilà un groupe qui ne triche pas. Profitons d’eux tant qu’ils sont là... leur guitariste fondateur est décédé le mois dernier. THOMAS VDB

Geese

23 NOVEMBRE, INTERNATIO­NAL (PARIS)

En ce froid mardi de novembre, la cave du club de la rue Moret affiche toutefois archi-complet, remplie de jeunes gens lookés peu frileux. La raison en est les Oies en provenance de Brooklyn qui ne vont certaineme­nt pas se faire prier pour réchauffer une audience déjà très au fait du quintette, malgré un prometteur premier album, “Projector”, tout juste sorti. Nouvelle hype à venir ? A priori, non. Ces gamins du confinemen­t, aussi courageux qu’intelligen­ts, ont délaissé études afin de se lancer pied sur la pédale d’effets dans la grande aventure postpunk. Assez paresseuse­ment comparés aux Strokes, c’est plutôt vers le New York poète de Tom Verlaine et du distordu Sonic Youth qu’ils lorgnent. Entamées fiévreusem­ent par un inédit, les quarante minutes déclenchen­t crowd surfings et regards ébahis. Une semaine plus tard, c’est pour le phénomène Wet Leg et le crooner cockney Baxter Dury qu’ils ouvraient dans le cadre de l’émission Echoes de Jehnny Beth. L’avenir leur appartient. MATTHIEU VATIN

Howlin’ Jaws

25 NOVEMBRE, PETIT BAIN (PARIS)

Graham Day (chant, guitare) et les Forefather­s, Allan Crockford (basse) et Wolf Howard (batterie) jouissent d’une expérience qui garantit la solidité tout en gardant la niaque. Les Suttles effectuent leur premier grand concert. Lookés façon Jam, Fred (guitare), Julian (basse) et Max (batterie) aiment les tempos rapides, osent deux morceaux en français et reprennent du

Joe Jackson (“I’m A Man”). Evénement de la soirée, les Howlin’ Jaws jouent le nouvel album, “Strange Effect”. Djivan (chant, basse), Lucas (guitare) et Baptiste (batterie) remportent tous les suffrages avec un répertoire vraiment original, parfois surprenant, aussi bien joué que chanté, une présence indéniable, beaucoup d’énergie... Rappelés, ils assènent un “Long Tall Sally” (Little Richard) dévastateu­r. La grâce. JEAN-WILLIAM THOURY

A Certain Ratio

26 NOVEMBRE, BOULE NOIRE (PARIS)

Jez Kerr, le bassiste et chanteur, ouvre le set avec la version ACR de “Houses In Motion”, reprise des Talking Heads qui devait à l’origine être chantée par Grace Jones. Après s’être excusé pour sa voix affectée par un rhume, il se lance dans un set de quatre-vingt-dix minutes dominé par les classiques du groupe avec, bien sûr, l’immarcesci­ble “Shack Up” plus quelques nouveautés, dont un “Get A Grip” très efficace. Le funk dark et nerveux garde l’efficacité des années Factory, et le quatuor agrémente de trompettes acides ses compositio­ns tendues, rendant hommage à leur chanteuse disparue Denise Johnson, dont l’absence ajoute une note sombre à la musique parfois funèbre bien que groovy de ce groupe hors du temps, hors des modes.

OLIVIER CACHIN

Faust IV – Festival BBmix 28 NOVEMBRE, CARRé BELLE-FEUILLE (BOULOGNE-BILLANCOUR­T)

Kamoulox de l’année ou reformatio­n miracle ? Sous l’égide de Jean-Hervé Peron, bassiste original du groupe, Faust fait son éphémère comeback avec une formation de douze musiciens de tous âges pour rejouer l’intégralit­é de “Faust IV”, mythique album krautrock enregistré en 1973. Ouvert avec le très pop “The Sad Skinhead”, le concert se déroule comme un rêve éveillé, avec un violoncell­iste qui tricote sur scène quand il ne joue pas, une saxophonis­te qui prend des notes sur un calepin entre deux solos free et un contrebass­iste en jupe. “Jennifer” est réinventé, “Läuft” devient un trip cosmique et “Krautrock” tient les promesses de son titre. Une soirée hors du temps.

OLIVIER CACHIN

Stuart A. Staples

29 NOVEMBRE, FONDATION CARTIER (PARIS)

Les Tinderstic­ks fêteront leurs trente ans avec une grande tournée en 2022. Le chanteur joue ce soir, s’aidant parfois de sa guitare classique, un récital très intimiste, assisté seulement du pianiste du groupe, Dan McKinna, dans une salle du musée d’art contempora­in. La set-list reprend des titres piochés dans tout leur répertoire, mais aussi des surprises comme “Willow Lullaby”, superbe titre composé par Staples pour la BO de “High Life” de Claire Denis et “Memories Of Love” tiré de son EP solo. Entendre ces chansons dans un tel dépouillem­ent est assez déroutant sans la lente transe des orchestrat­ions mais comme suspendues dans le temps. La voix de Staples, à la limite de la justesse, n’a jamais été aussi nue et captivante. Les titres, déjà assez sobres à l’origine comme le jazzy “Carousel”, ou le crève-coeur “The Waiting Room”, se prêtent mieux à l’exercice. Il finit sur la colère sourde du très approprié “We Are Dreamers !”. BRIAG MARUANI

Wet Leg – Emission Echoes 30 NOVEMBRE, YOYO (PARIS)

Depuis la belle saison, Wet Leg fait ce qu’aucun groupe de rock ne réussit plus : créer l’excitation avec deux vrais bons singles : “Chaise Longue” et son petit frère “Wet Dream”, un doublé accrocheur, lubrique et un peu plus marrant que le dernier Damon Albarn. Au centre de l’affaire, les voix et les guitares de deux Anglaises, Rhian Teasdale et Hester Chambers, accompagné­es par trois gaillards. Pris dans un tourbillon de dates et de restrictio­ns sanitaires, le groupe a annulé son passage aux Trans Musicales (c’est énervant), mais honore un tournage pour l’émission Echoes (Jehnny Beth, Arte) dans cette salle du Trocadéro. Que voit-on ? Un groupe excellent qui, outre les deux tubes, possède quelques cartouches : “Too Late Now” et “Oh No”, tout juste sorties, et d’autres qui constituer­ont un album en avril. L’atout de Wet Leg ? Outre les mélodies, il y a ce fourmillem­ent d’idées vocales d’un duo qui alterne parlé-chanté, rugissemen­ts et harmonies. Au comptoir, les analogies idiotes sont lancées (Breeders de l’île de Wight, B-52’s des falaises de craie), mais le plus important est là : le plaisir simple de la pop et des guitares. BASILE FARKAS

Johnny Mafia

1ER DéCEMBRE, PETIT BAIN (PARIS)

L’équipement culturel flottant est bouillant pour cette soirée qui fête la sortie, il y a maintenant quelques mois, du troisième album des garagistes de l’Yonne. Pour l’occasion, le groupe, qui affiche déjà onze ans au compteur, invite tour à tour batteurs historique­s, punk-rockers de la scène sénonaise et amis, notamment Raphaël de We Hate You Please Die sur la déjantée “Sleeping”. C’est toutefois à quatre que la formule s’avère la plus efficace, à en juger par le public qui reprend en choeur le refrain de “Trevor Philippe”, s’égosille sur “Love Me Love Me” et se déchaîne sur “Phone Number”. Le concert s’achève dans un furieux et chaleureux chahut (“Split Tongue”) qui vient confirmer l’excellence des performanc­es live de Johnny Mafia. DIMITRI NEAUX

The Black Lips

2 DéCEMBRE, TRABENDO (PARIS)

Associés à la sombre affaire Burger Records, soupçonnés d’être à nouveau empêtrés dans de sérieux problèmes de drogue, mais surtout auteurs de prestation­s calamiteus­es et indignes avant la pandémie, les gredins de Géorgie semblaient gravement sur le déclin. Et c’est au moment où on l’attend le moins que la fratrie semble le plus unie. Cole Alexander, oeil vif, et Jared Swilley, affûté comme jamais, bondissent sur un “Modern Art” tendu à souhait devant une audience frénétique. Le saxophone free de Zumi Rosow fait merveille, tandis que le guitariste Jeff Clarke, de plus en plus présent au chant, et Oakley Munson, dans le tempo, semblent définitive­ment intégrés. La paire Alexander/ Swilley, après tant d’années, a érigé la notion de groupe en priorité, se mettant à son service. Moins de crachats, plus de rouleaux de papier toilette ou d’invasions de scène, mais un Cole presque exigeant avec l’ingéson et un concert appliqué qui se ponctue par leur version de “Hippie Hippie Hoorah” de Jacques Dutronc bienvenue et acclamée. MATTHIEU VATIN

The Jesus And Mary Chain 5 DéCEMBRE, BATACLAN (PARIS)

Le plus important, dans ce métier, quand on vieillit, c’est de rester maigre. Tel est le cas de Jim Reid, derrière le micro : beau, classe, flegmatiqu­e mais habité. Son frère William, lui, ressemble désormais à Jerry Garcia. Le guitariste qui l’assiste : un sosie de Biolay, façon Duran Duran — un ventilo souffle sur sa longue chevelure, on se croirait dans un clip hair metal. Rien à dire sur le batteur, sauf que les Mary Chain sont là pour jouer “Darklands”, un album où une boîte à rythmes se charge du job. Le son n’est donc pas identique, plus organique, carré, pour une prestation parfaite, bouleversa­nte. Dix chansons fantastiqu­es. Quels groupes peuvent jouer un album sur la longueur avec l’impression d’entendre un “Best Of”, une enfilade de classiques ? Après une pause, retour pour une poignée de bombes — “Just Like Honey”, “Kill Surf City”, “Never Understand” et une version époustoufl­ante de “Happy Place”. Elle est ici, ce soir, cette place-là. Sortie sous la pluie, et après ce qu’on vient de vivre, on est aussi “Happy When It Rains”. BENOIT SABATIER

Cat Power – Fnac Live Paris 6 DéCEMBRE, THéâTRE DU CHâTELET (PARIS)

Toujours aussi traqueuse, Chan Marshall joue ce soir un concert éclair d’une demiheure, dans le cadre du festival Fnac Live. Après un “Fool” assez erratique et un

“(I Can Get No) Satisfacti­on” avorté, sa voix sublime nous transperce sur “Werewolf”, reprise du génie méconnu Michael Hurley. On aimerait rassurer la chanteuse tellement elle semble mécontente de sa performanc­e, mais les applaudiss­ements ne suffisent probableme­nt pas. Après le superbe “The Moon”, elle se met au piano pour “A Pair Of Brown Eyes”

(The Pogues), extrait de son prochain album de reprises, et surtout l’un des plus beaux textes de Shane MacGowan. BRIAG MARUANI

The Limiñanas

6 DéCEMBRE, TRIANON (PARIS)

Revue des troupes : les Limiñanas paradent à sept ce soir. Marie, qui trône au centre de la scène avec sa batterie sans charley, se charge du bam-bam-bam avec une classe folle ; à ses côtés, Lionel ressemble de plus en plus à une sorte de Moïse psychédéli­que. Peu d’invités cette fois, même si Bertrand Belin se pointe pour une version démente de “Dimanche” en dandinant sur place comme Charlot lors du générique de fin.

Sept donc à marteler le même clou dans le cerveau du public, magnétisé par le light-show. Le récent et très bon “De Pelicula” est à l’honneur (“Saul”, “Au Début, C’Etait Le Début”, “Que Calor !”, single imparable), entrelardé de morceaux de “Shadow People”, de quelques reprises (Can, Undertones) et de classiques plus anciens “Funeral Baby”). C’était les Limiñana-déliques.

VIANNEY G.

Bryan’s Magic Tears 7 DéCEMBRE, MAROQUINER­IE (PARIS)

Dans l’épais liquide amniotique des basses, sous le remous des trois guitares, bercées par le pogo le plus doux jamais connu, les voix de Laurianne Petit et Benjamin Dupont nous parvenaien­t comme in utero : deux êtres d’une autre dimension que l’on peut aimer sans jamais les avoir rencontrés. Exécuté sans aucune accélérati­on, le tempo tendu comme la corde d’un arc par l’impeccable Ramon, Bryan’s Magic Tears, son son, ses chansons, cette absence habitée, est en train d’atteindre son sommet. Et son public est le plus cool qui soit. Tout simplement l’un des meilleurs groupes de sa génération. THOMAS E. FLORIN

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The Hives
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The Fleshtones
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Metronomy
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Howlin’ Jaws
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Geese
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The Jesus And Mary Chain
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Wet Leg
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The Limiñanas
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Bryan’s Magic Tears

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