Josephine Foster
“Godmother”
De sa voix de soprano formée à l’aune des chants religieux et de l’opéra, Josephine Foster évolue selon ses envies et ses voyages réels ou rêvés, se jouant des références musicales, chansons pour enfants, folk, folk rock, psychédélisme, pour produire des oeuvres singulières. Ainsi, expérimentation et psychédélisme ont transcendé ses racines folk et classiques au fil d’albums surprenants, parfois déconcertants, tels que “All The Leaves Are Gone”, “A Wolf In Sheep’s Clothing”, “This Coming Gladness”, “Blood Rushing”, “More Amor”. “Godmother” est déjà le dix-neuvième album d’un parcours commencé en 2000, en groupe, The Supposed ou les Espagnols du Victor Herrero Band, et en duo avec le guitariste Brian Goodman. Cette fois-ci, c’est en solo, aux claviers électroniques et à la guitare, qu’elle a composé, enregistré et produit les neuf morceaux de “Godmother” avec le soutien de l’ingénieur du son Cooper Crain. Cette sobriété instrumentale pourrait laisser penser à un disque de folk minimaliste. En réalité, si la guitare acoustique, parfois hispanisante, “Hum Memina” en ouverture, est omniprésente, marquant les tempos, les claviers enveloppent les mélodies de textures sonores créant une atmosphère onirique propre à chaque morceau, “Sparks Fly”, “Guardian Angel”, “Gold Entwine”, même quand le rythme s’accélère un peu, “Flask Of Wine”, “Nun Of Above”. Dans ses albums précédents, elle faisait monter sa voix à la manière d’une chanteuse d’opéra et multipliait les changements de rythme. Ici, au contraire, elle conserve une tonalité constante, jouant sur les variations et non les ruptures, pour délivrer une merveille de pop enchantée. ★★★★
PHILIPPE THIEYRE