Modern Studies
“We Are There” FIRE
Avec un intitulé en forme de constat, les quatre membres de Modern Studies affichent clairement leur ambition pour la suite de l’aventure. De moins en moins underground, et plus tournée vers le monde de la grande écoute, la chanteuse Emily Scott n’avait pas hésité à dévoiler quelques-unes des grandes influences qui avaient grandement aidé à composer le dernier album.
Si PJ Harvey et les Talking Heads sont des têtes connues, la plupart des autres, Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou ou Yasuaki Shimizu appartiennent au domaine de l’ultra-pointu. Surfant sur une formule qui leur va bien, “We Are There” est la digne continuité de son grand frère “The Weigh Of The Sun”. Plus folk rock élaboré que chamber pop, les arrangements des dix titres continuent à explorer les limites de la formule qui a fait le succès du groupe. Parmi les choses qui restent immuables, la manière de composer est toujours basée sur l’observation des gens et des paysages qui entourent les membres de Modern Studies. Entre ethnologie bucolique et invitation à la rêverie, cette dizaine de promenades à la croisée de différentes musiques n’a rien de déprimant ni de superficielle. Les sujets abordés sont davantage des titres qui captent la mémoire d’un moment qu’une simple carte postale. L’album débute avec “Sink Into”, une chanson qui invite l’auditeur à se plonger dans le vif du sujet en se posant les vraies questions, sur une structure jazzy west coast. Si l’ensemble peut paraître un peu fondu dans le même moule, il n’en est rien et chaque titre dévoile une personnalité bien déterminée au fur et à mesure des différentes écoutes. Dans un registre plus proche de Belle
And Sebastian, “Won’t Be Long” et son rythme appuyé feront plaisir aux rockers.
✪✪✪1/2