Rock & Folk

The Delines

“The Sea Drift” DECOR

- STAN CUESTA

Ce groupe est magique. On croit rêver tellement sa musique ressemble à un fantasme parfait d’amoureux de l’Amérique. Dès les premières notes de “Little Earl”, on est accro. C’est incroyable. Le son est absolument divin, moelleux, avec sa rythmique soul alanguie, son piano électrique sorti d’un vieux Tony Joe White, ses cordes venues de nulle part, ses cuivres subtils, et la voix de la chanteuse .... Cette Amy Boone possède un timbre à tomber à la renverse. On nous dit qu’elle a fait partie des Damnations, formation americana du Texas au début des années 2000... On ira voir. A ses côtés, un homme, qui écrit les chansons, Willy Vlautin, ex-Richmond Fontaine, un nom qui rappelle vaguement quelque chose. On s’en fout. Le mec est génial, ici et maintenant. Les chansons défilent comme des films. Justement, on apprend aussi que ce Willy a écrit cinq romans, tous traduits chez Albin Michel, dont trois ont déjà été adaptés au cinéma... Tant de talent chez ces deux êtres humains, c’est limite énervant. “The Sea Drift” est déjà le troisième album de The Delines, qui nous viennent de Portland. Le précédent, “The Imperial”, sorti en 2019, était presque aussi formidable. Celui-ci est imparable. En plus, il y a de la trompette comme on a toujours rêvé d’en entendre dans le rock, avec un son mélancoliq­ue à pleurer dans sa bière. Il paraît qu’on les compare parfois aux Cowboy Junkies ou à Lambchop. Ça se comprend. Sauf que c’est… beaucoup mieux ! Ça a l’air dingue, dit comme ça, mais cet album est terrassant. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu tant de beauté. Pas une seule fausse note, pas une chanson faible, rien que du très bon, de l’excellent.

Ça fout presque les jetons.

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