Mike Campbell & The Dirty Knobs

“External Combustion”

BMG

L’auditeur français ne manquera pas d’être amusé par le refrain du deuxième morceau : “Just Like Brigitte Bardot/ Impossible To Resist”. Mike Campbell, se dit-on, n’a pas dû voir une photo de l’héroïne de “Et Dieu Créa La Femme” depuis belle lurette… Blague à part, la référence est raccord avec l’esprit du projet, qui baigne dans des influences sixties subtilement mises au goût du jour. C’est en 2010 que le fidèle guitariste de Tom Petty a lancé les Dirty Knobs, mais ce n’est qu’à la mort de ce dernier, en 2017, que Campbell leur a consacré sa pleine attention, publiant un premier album en 2020. A bien des égards, la musique de Campbell — qui signe tous les titres — évoque celle de Petty ; les deux hommes jouèrent ensemble cinq décennies durant, écrivirent souvent à quatre mains, et partageaient un amour pour la pop vigoureuse et mélodique — Byrds, Animals, Kinks... Exactement ce que l’on entend ici : des chansons ciselées — Campbell sait lâcher les chevaux guitare en main, mais uniquement si le morceau l’exige (“Electric Gypsy”) —, servies par une production où les trouvailles sonores abondent et où une myriade de riffs claque au vent (“Wicked Mind”, “Cheap Talk”, “Dirty Job”, avec le renfort de Ian Hunter)... Complètent le tableau une paire de boogies, dont l’un, “Lightning Boogie”, avec Benmont Tench, le pianiste des Heartbreakers, et deux chouettes ballades (“State Of Mind”, avec Margo Price, “It Is Written”). Les paroles sont souvent drôles, le chant, nasal, assume ses limites et dégage une certaine coolitude, et si l’univers trahit la génération de l’auteur (Campbell est né en 1950), la fraîcheur de l’ensemble n’indique en rien son âge. ✪✪✪✪