Rock & Folk

Burning Heads

- JERôME REIJASSE

“Torches Of Freedom”

KICKING RECORDS

Burning Heads, le groupe d’Orléans, existe depuis 1987. On est au-delà de la survie. Combien de concerts, combien de galères, et cette foi, chevillée au corps, pour encore jouer et enregistre­r des disques. Ce nouvel album (le quatorzièm­e), sans drapeau blanc, marque l’arrivée d’un nouveau chanteur, Fra, remplaçant Pierre, la voix mythique du groupe, qui a décidé de quitter l’aventure. Et le retour de Phil, le guitariste des débuts. Les plus anxieux pouvaient redouter le pire. Ce disque allait-il être celui de trop ? Une madeleine de Proust indigeste, juste bonne à entretenir la nostalgie ? Il n’y a rien de pire que le rétroviseu­r à l’heure d’honorer l’électricit­é débridée... Les vieux qui singent leur jeunesse envolée... D’entrée, on est rassuré. “Pharmagedd­on” est une grenade balancée dans les tranches ennemies sans préavis, une déflagrati­on-cavalcade impeccable. Punk mélodique, comme on disait il y a longtemps, du punk quoi, rapide, noyé dans des guitares rageuses et une énergie post-adolescent­e jamais suspecte. C’est la générosité ici qui l’emporte, l’envie d’en découdre encore avec la fatalité et les saloperies de ce monde. “One more round” hurle Fra, et on est d’accord. L’intro de “Endless Loop (In My Head)” évoque le meilleur de NRA, autres compagnons de route de Burning Heads. Les douze titres de ce disque n’ont aucune envie d’originalit­é, pas de free jazz ni rien, et c’est heureux. “Gwardeath & Nasty” réveille des fantômes punk hardcore jubilatoir­es. “The Way You Lie”, “Not A Robot”, “All We Need”, “Once In A Blue Moon”, les titres défilent et c’est comme si le temps avait rendu les armes. Burning Heads, avec les Thugs, est peut-être le seul groupe hexagonal à pouvoir rivaliser avec les Américains sans problème. Classe. ✪✪✪

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