Argent Ardent

“Punk”

MILANO RECORDS

Arrivé en même temps qu’une pandémie, le dernier projet de Grégoire Garrigue — un temps guitariste de Tav Falco, Asphalt Jungle et membre permanent de The Jones —, est un combo punk minimaliste appelé Argent Ardent, en référence au pognon qui ne brûle pas les poches de ceux qui n’en ont point. A défaut de concert, le groupe s’est tourné vers le travail en studio pour continuer à exister sur les réseaux sociaux. Fort d’un contingent virtuel intéressant, les quatre AA ont produit avec les moyens du bord d’un navire en cale sèche trois albums aussi ramonesques que possible, sans pour autant donner dans la parodie. Pour cette troisième livraison, le clin d’oeil pictural vers la pochette de “Rocket To Russia” tombe à pic pour commenter l’actualité tendue du moment. Bien qu’involontaire, l’amateur de quiproquo appréciera. Les époques pourries étant en perpétuel recommencement, le contenu du disque est loin d’être revival ; même si le son peut faire penser aux démos de Métal Urbain produites pour l’émission de John Peel. Il est même possible de comparer le chanteur Vince Vincent (dans la chanson “Punk”) à un Clode Panik chantant des textes de Starshooter façon Bulldozer. Entre chansons slogans (“Argent Ardent” et “Droit Dans Le Mur”) et constats désabusés (“C’est Mourir De Rire”, “Je Trace Ma Route”), cet album résume en décibels six mois d’activité réactive pour ne pas mourir d’ennui. Pour le reste, AA est comme un garage vintage qui ressuscite des épaves de 203 pour en faire des hot-roads. Succession de riffs vus et revus, jouée passionnément par une brochette de teenagers sans date de péremption sur le pot de yaourt, “Punk” s’écoute sans vergogne ni honte.

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