Rock & Folk

Angel Olsen

“Big Time” JAGJAGUWAR

- PHILIPPE THIEYRE

Après trois disques encensés par la critique, “My Woman” en 2016, “All Mirrors” en 2019 et “Whole New Mess”, réinterpré­tation plus intimiste du précédent album en 2020, Angel Olsen s’accorde une parenthèse en reprenant cinq morceaux de synth pop des années quatre-vingt sur l’EP “Aisles”. Pour “Big Time”, la chanteuse, guitariste et pianiste revient avec dix titres encore plus intimes. Coproduit et mixé par Jonathan Wilson, qui a déjà tenu ce rôle cette année auprès de Father John Misty pour “Chloë And The Next 20th Century”, “Big Time” a été enregistré dans les studios Fivestar de Wilson à Topanga, avec une équipe réduite, Drew Erickson, claviers et arrangemen­t des cordes, Emily Elhaj à la basse.

Si les chansons de “All Mirrors”, à l’orchestrat­ion très riche, ont été écrites pendant une période dépressive qui a suivi une rupture sentimenta­le, le nouvel album, réalisé peu après les décès successifs de ses parents, est celui du deuil et, en même temps, de la renaissanc­e avec un nouvel amour. Les arrangemen­ts se déploient en des séries de touches délicates, minimalist­es, un piano, une guitare et des cordes discrètes sur des tempos lents, “All The Flowers”, “Ghost On”, “Dream Thing”. Les cordes de “Chasing The Sun” et “Through The Fires” créent une atmosphère baignée de nostalgie. A d’autres moments, la mise en avant des sonorités de la pedal steel guitar apportent une forte touche country, “Big Time”, “This Is How It Works”. Si la voix émouvante d’Angel Olsen semble fragile, elle peut sans effort monter en puissance au fil d’une chanson au final majestueux, “All The Good Times”, “Right Now”. Moins flamboyant que “My Woman” et “All Mirrors”, “Big Time” demande un peu de temps pour en apprécier les finesses et l’émotion qui s’en dégage. ✪✪✪1/2

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