Rock & Folk

Oslo Tapes

“Staring At The Sun Before Goin’ Blind ”

- PHILIPPE THIEYRE

Après “Oslo Tapes” en 2013, “Tango Kalashniko­v” en 2015 et “Or”, un début de notoriété en 2021, “Staring At

The Sun Before Goin’ Blind” est le quatrième album d’Oslo Tapes, la formation italienne de Marco Campitelli, chanteur et multiinstr­umentiste. Pour son premier projet, Marigold, Campitelli avait déjà à ses côtés Amory Cambuzat comme guitariste, producteur et arrangeur. Auparavant, ce dernier avait créé Ulan Bator en 1993 avant d’intégrer Faust et FaUSt, une des trois subdivisio­ns de la formation allemande avec Jean-Hervé Peron. A la section rythmique, Mario Spada, basse, et Davide Di Virgilio, batterie, s’ajoutent toujours des invités, notamment pour cet album, Frederico Sergente, percussion­s, de Zippo, un groupe de metal, Nicola Amici, guitares, synthés, Dahm Cipolla de Mono. Dès “Gravity” en ouverture, on est plongé dans un maelstrom de sonorités d’où émergent la mélodie et les voix, d’abord sur un rythme lent avant de prendre de l’ampleur et d’exploser sur le lyrique “Ethereal Song” et le motorik “Dejaneu”. L’influence du krautrock est omniprésen­te, sans en être une pâle copie ou un hommage, celle de Faust bien sûr, mais les rythmes des percussion­s évoquent plutôt Can, “Reject Yr Regret”, “Middle Ground”, et Neu!, “Dejaneu”, le sombre “Staring At The Sun Before Goin’ Blind” en final. Les voix placées en retrait et les arabesques de synthés et de guitares donnent à “Like A Metamorpho­sis” et “Somnambuli­st’s Daydream” une coloration entre psychédéli­sme et rock progressif à la manière d’Ash Ra Tempel. “Staring At The Sun Before Goin’ Blind” appartient à cette catégorie de disques qui, au-delà, ou à cause, de la superposit­ion des sonorités et des vibrations demandent un peu de temps pour être appréciés. ★★★1/2

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