Rock & Folk

Neil Young

“Before And After”

- CHARLES FICAT

Est-il encore possible que Neil Young avec sa discograph­ie pléthoriqu­e arrive à surprendre et à émouvoir ? Il faut croire que oui puisque ce “Before And After” constitue un ensemble d’une incroyable intensité. La tournée solo de l’été 2023 offrait un avant-goût de l’album qui comporte treize titres, dont douze reprises de son propre catalogue et un inédit “If You Got Love”, composé à l’époque de “Trans”. Il ne s’agit pas de ses compositio­ns les plus emblématiq­ues : ici nul “Ohio”, “Heart Of Gold” ou “Hey Hey, My My”, mais plutôt des titres moins connus, hormis “Comes A Time”. Le choix s’étend sur six décennies. Trois morceaux remontent à l’époque de Buffalo Springfiel­d : “Burned”, “On The Way Home” et le fondateur “Mr Soul”. Les autres plages proviennen­t de “Mirror Ball” (“I’m The Ocean”), de “Sleep With Angels” (“A Dream That Can Last” et “My Heart”), de “Are You Passionate?” (“When I Hold You In My Arms”), de “Ragged Glory” (le sublime “Mother Earth”) et même du récent et puissant “Barn” (“Don’t Forget Love”) où le Loner rappelle de n’oublier l’amour ni “quand l’orage arrive et que les lumières s’éteignent”, ni “quand les pluies laissent place au soleil”. Le traitement acoustique de l’ensemble à la guitare, au piano ou à l’orgue, avec un accompagne­ment ponctuel à l’harmonica, confère une majesté à cet ensemble imaginé d’un seul tenant, comme un long titre en continu. La voix intacte renforce ce climat de recueillem­ent. En partenaria­t avec le vétéran Lou Adler et le fidèle

Niko Bolas, Neil Young signe un album d’une profonde intimité où, revisitant son répertoire en de nouveaux arrangemen­ts, il peaufine son image pour la postérité et montre avec éclat qu’il faut encore compter avec lui. ★★★★

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