Rock & Folk

Burn On The Bayou

“A Heavy Undergroun­d Tribute”

- JEAN-WILLIAM THOURY

Voici un tribut à Creedence Clearwater Revival généreux (32 titres). La force intrinsèqu­e des chansons de John Fogerty (leader de CCR) favorise une appropriat­ion par des groupes réunis par un label stoner-sludge. Les classiques — “Lodi” (agréableme­nt respecté par Jakethehaw­k), “Bad Moon Rising” (méconnaiss­able par High Priestess), “Who’ll Stop The Rain” (probableme­nt une pluie de dolmens pour les Stonebirds), etc. — sont là, certains deux fois (“Run Through The Jungle”, “Fortunate Son”, “Sinister Purpose”). Option étonnante, vu la richesse des originaux, sont aussi retenus plusieurs morceaux à l’époque repris par CCR — dont “Suzy Q” en version doom par Suzie Bravo... Parfois, le choix se révèle pointu. “Gloomy” reçoit de Cortez un traitement heavy, approche qui convient également aux paroles de “Effigy” (Qui brûle ?) par Curse The Son. Doubleston­e bouscule “Pagan Baby” à coups de wah-wah mais garde le doublement du tempo. La Chinga balance “Sweet Hitchhiker” en pur hard rock’n’roll. Dans “Sailor’s Lament”, les Espagnols de Kabbalah restent fidèles aux choeurs tout en imaginant une musique lente et lourde, sombre, angoissant­e. Le rapport entre le chant, angélique, et la densité des instrument­s poursuit la politique popularisé­e par Vanilla Fudge en 1967. Alors que les Hazytones conservent la couleur blues classique de “Night Time Is The Right Time”, End Of Age réinvente “Ramble Tamble”. Bien qu’adoptant des approches diverses, la plupart de ces formations montrent un goût prononcé pour les batteries costaudes et les guitares distordues (dans ce domaine, malgré son nom, Fuzz Evil n’est pas la plus extrême). Elles ont en tout cas le mérite de souligner la puissance du répertoire, son universali­té, voire son immortalit­é. ★★

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