Rock & Folk

Monarch : Legacy Of Monsters

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Le roi des monstres Comme Yoda, Marilyn Monroe, Terminator, Albert Einstein et les Simpson, Godzilla fait partie de la pop culture mondiale.

Et cela, le réalisateu­r nippon Ishiro Honda ne s’en serait probableme­nt jamais douté quand, en 1953, il créa le fameux monstre du Crétacé, sorti de sa grotte sous-marine après des essais atomiques dans l’océan Atlantique. Instantané­ment, le roi Godzi devient une légende. Et se met à faire des siennes (en gros, détruire tout ce qui est à sa portée) dans une longue saga de films qui perdurent encore de nos jours avec, au bas chiffre, une cinquantai­ne (peut-être plus) de longs-métrages produits en grande partie par la firme japonaise Toho tout au long des années soixante, où la bestiole écailleuse cracheuse de feu combattait d’autres créatures ancestrale­s comme la mite géante Mothra, le cafard insectoïde Megalon, ou, plus absurde, Biollante, sorte de plante ambulante résultant d’un croisement entre les cellules de Godzilla et un rosier ! Des années soixante aux années quatre-vingt-dix, tous ces “Kaiju eiga” (“cinéma de monstres”) étaient truqués à l’ancienne. Godzilla et ses joyeux compagnons de la casse étant interprété­s par des acteurs revêtus de costumes de monstres pour détruire à coups de pied, de poing et de... queue (pour Godzilla en tout cas) de grandes maquettes d’immeubles de Tokyo reconstitu­és en studio. Puis, les années quatre-vingt-dix ont débarqué avec le numérique qui va avec, “Jurassic Park” ayant pavé la voie. Plus impression­nant mais moins poétique, cet au-delà de franchise a continué son chemin aussi bien au pays du Soleil-Levant (“Godzilla

Final Wars”, “Godzilla 2000”) qu’aux États-Unis où Roland Emmerich, le roi du film catastroph­e, a réalisé un remake en 1998 simplement intitulé “Godzilla”. Suivi par des suites et des reboots cette dernière décennie. Plus éternel que Dieu, le roi des monstres n’a donc jamais été aussi présent qu’en 2023. Alors que le Japon a sorti pas plus tard que le mois dernier un “Godzilla Minus One” (diffusé seulement deux jours dans certaines salles françaises), les Américains continuent de rendre hommage (... pécunier, puisque ça marche) à la bestiole. D’abord avec “Godzilla X Kong : The New Empire” (bande-annonce disponible sur le Net, sortie le 10 avril prochain), ensuite avec la série “Monarch : Legacy Of Monsters”, et ses dix épisodes. Cette saga familiale sur trois génération­s tourne autour d’une organisati­on secrète nommée Monarch qui, évidemment, a un lien direct avec les fameux Kaiju. Alors que beaucoup de films (et de séries) se focalisent sur la nostalgie des années 1970/ 80, “Monarch” renvoie, avec son ambiance et les caractères de ses personnage­s, à l’aventure agréableme­nt désuète des années soixante. Comme le film de dinosaures old school “La Vallée De Gwangi”, ou tous les Godzilla de la Toho. Quant au simili Godzilla et autres monstres (en numérique pour le coup) qui l’accompagne­nt, ils débarquent au compte-gouttes dans chaque épisode afin que leurs apparition­s aient plus d’impact. On suit ainsi “Monarch : Legacy Of Monsters” avec plaisir, d’un oeil presque bienveilla­nt, et surtout enfantin. Comme si on retrouvait le côté magique des vieilles séries télé des sixties (disponible sur Apple TV+). ■

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