Un dernier pogo ?
discographie sélective
“La Souris Déglinguée”
(1981)
Les fans de la première heure ne jurent que par cet album qui rythma leurs premiers pogos. Enregistré dans des conditions très artisanales, c’est un uppercut, une salve d’énergie débridée. Le chant est souvent monocorde, l’option est celle d’un punk rock garage frénétique qui ne brille ni par les mélodies ni par la variété du propos mais se distingue par l’état d’urgence qui l’anime. Dans la continuation du brûlot incandescent qui l’introduit (“Rock’n’Roll Vengeance”), il contient son lot de refrains fédérateurs (“Salut Les Copains”), s’illustre par la verve de textes qui célèbrent la zone et la révolte juvénile, constituant ainsi, avec le premier disque de Starshooter, le socle discographique fondateur du punk français.
Quartier Libre
(1988)
LSD cherchait à évoluer sans rompre avec la rage initiale, et l’album témoigne de cette période où il parvenait à préserver ces deux options avec brio grâce à la production coup de poing d’Yves Chouard qui permet d’apprécier le groupe à sa juste valeur : s’il préserve sa faculté à concocter des hymnes fougueux et des refrains percutants (“Quartier Libre”, “Rappelle-Toi”), il parvient à groover, il enrichit son punk rock frénétique d’une bonne dose de rhythm’n’blues cuivré, il peaufine ses ouvertures reggae (“Jeunesse De France”) ou ska (“Khun Sa Blues”), et Tai-Luc a appris à nuancer son chant vindicatif sans rien renier du mordant de ses chroniques enflammées.
Banzaï !
(1991)
Bien produit, c’est l’album préféré de ceux qui n’appréciaient pas la Souris punk. Il étire la durée des morceaux (sur plus de huit minutes pour “Banzaï !”) et s’ouvre largement au ragga-dub, au rap et aux influences asiatiques (thématique omniprésente). Décontracté et séducteur, il se démarque des fondamentaux énervés. Posé, dansant, fluide, il poursuit dans la veine rhythm’n’blues de “Quartier Libre” avec des morceaux de bravoure (“Bangkok”, “Rebelle Afghan”) ou des tentations funky (“Ramdam”), mais le rock reste à l’ordre du jour, sous des atours plus policés et cuivrés qui le rendent d’autant plus efficace (“Contingent Anonyme”).