Rock & Folk

Jimmy Diamond

- PHILIPPE THIEYRE

“You Radiate” EXCELSIOR

D’emblée, “So I Do” nous propulse à toute vitesse vers un rock puissant, une forme d’americana menée par une guitare tranchante au milieu d’une orgie de sons et de voix à la manière d’Israel Nash. Pourtant, Jimmy Diamond, un nom venu en contemplan­t une baie du Monténégro lors d’une tournée européenne où il accompagna­it Timothy Showalter/ Strand Of Oakes, n’est pas une formation américaine mais un trio venu de l’est de la Hollande. Auparavant, le guitariste, chanteur et compositeu­r Jim Zwinselman et le batteur Ruud Gielen faisaient partie de RUV, un groupe de blues rock garage qui en changeant de bassiste, dorénavant Floris Poessé, s’est transformé en Jimmy Diamond. Après “Common Sense/ Commotion” paru en 2021 sur Final 500 Records, un label hollandais qui presse des vinyles uniquement à 500 exemplaire­s, “You Radiate” est le deuxième album de Jimmy Diamond. Il est enregistré lors d’une balade américaine dans le studio Invisible Creature de Kevin Ratterman à Los Angeles. Coproducte­ur de “Ozarker” d’Israel Nash, Ratterman contribue également aux dix titres en étoffant l’orchestrat­ion par son apport au piano, aux synthés, aux percussion­s, “In The Dark”, “Let’s Not Get Used To This”, “You Radiate”. De même, Jim Zwinselman utilise régulièrem­ent la pedal steel guitare, “On Purpose”. La section rythmique assure un beat continu tout au long de l’album sur lequel se superposen­t les différents instrument­s et les voix pour former un bloc sonore toujours en mouvement d’où émergent des notes de piano, des riffs de guitare, “On Purpose”, “Labels”. En final, “I’m Still Here (In All The Things You See)” débute tout en douceur au piano et à la batterie avant que la tension ne monte jusqu’au paroxysme d’un solo de guitare incandesce­nt. ★★★1/2

plus tranquille, apaisée, réfléchie

(et toute la déclinaiso­n possible pour appuyer cette affirmatio­n) ; le tout délicateme­nt posé sur un lit constitué d’une puissance de frappe rarement entendu depuis l’enregistre­ment de l’album “Blossom” du tout-début. Même si les accords sont moins distordus, le résultat est puissant et tout en adéquation avec la nouvelle façon de chanter. Après un “Honey” d’intro prônant une forme d’apaisement musical tel qu’aurait pu le prêcher Saint-Lemmy, l’écoute de “Man Of The Hour”, toute en alternance douce-amère, commence à clarifier le propos. Cela étant, le principe se répète avec les ballades “Can I Take You Home”, “Queen Of Hearts”, “Sun Bright Golden Happening” et “A Dark Rainbow”, qui s’enchaînent ou se doublent pour répondre à des chansons laissant plus de place aux accès de colère de la guitare, comme “Happier Days”, “Superstar” et “Self Love”. Au final, une jolie succession de titres plus personnels qui propulsent le groupe à un niveau supérieur qui lui va bien. ★★★★

GEANT VERT sur disque c’est parfois brouillon mais si on met le volume assez fort, des titres comme “Nikki”, “Rocks On” ou “I Walk Away” deviennent des hymnes à hurler dans son salon. Loin de n’être qu’un punk dégénéré, Lunadon montre une érudition certaine, avec des titres rock’n’roll tels que “Diamond Sea” qui vont chercher du côté des Heartbreak­ers de Johnny Thunders ou la powerpop saturée de “I Don’t Mind”. Bref, être rock en 2024, c’est sans doute écouter Dion Lunadon. ★★★★

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