Barnabé Mons
“Monster Superstars” MONSTRE SONORE
Esthète, fan de catch français et de culture populaire, commissaire d’expositions (au Miam), compilateur (“Wizzz 4”), Barnabé Mons est rocker.
Fondateur des groupes Sheetah Et Les Weissmuller (yé-yé garage) et Gentlemen’s Agreements (post-mods), il signe un premier album solo. Il en profite pour glisser dans le shaker tous les ingrédients qui lui tiennent à coeur — jerk, pop, R&B, psyché, etc. —, tous assimilés avec passion et talent. Majoritairement élaborées avec Pierrik Viard (claviers) et Benjamin Collier (guitare), les onze chansons sont en français, option qui garantit de s’exprimer avec toute la sensibilité requise — on comprend mal ceux qui font un autre choix ! Placée en ouverture, la chanson-titre, développée sur un mode prog à la Beatles, trompettes incluses (Damien Damelincourt), annonce un disque produit et orchestré avec soin avec l’aide de Stéphane Beaucourt (basse), James Huiban (batterie) et nombre d’intervenants. Pour Barnabé Mons, pas d’ambiguïté, les années 1960 restent la période qui inspire, qui libère. Il ose le tempo lent ou medium pour “Barbarella” (chantée par Barbara), “L’Herbe Du Voisin” (“Jamais je n’ai vu tant de grass”),
“C’Etait L’Eté” (bossa lilloise) et, richement mélodique, “L’Avion Planeur”. Il laisse sa nature d’énervé prendre le dessus dans “Ailleurs”, “Chat Sauvage” (“Il est fou ce matou” – très Weissmuller), “Laissons Les Sons”, etc. Une forme d’humour, de détachement dandy, qu’on imagine hérités de Jacques Dutronc ou Nino Ferrer, s’accorde à des textes permettant une énumération, “Je Cherche” (“Je trouve qu’on ne trouve pas souvent/ Ce que l’on cherche”), “Je Suis Pour” (“Je serai toujours contre toi”)...
Abrité par la pochette signée Kiki Picasso, un travail d’orfèvre — de l’écriture à la réalisation — suscite des écoutes réitérées soulignant chaque fois la richesse d’un album surprenant. ★★★★