Rock & Folk

Green On Red

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“GRAVITY TALKS”

Music On CD/ Warner (Import Gibert Joseph)

Naissance d’un groupe, pour un premier album sorti après un EP ayant généré une petite sensation. A sa naissance, on n’est jamais totalement formé, même si en musique, quelques très rares exceptions (Sex Pistols) confirment la règle. Green On Red n’échappe pas à ce principe : avant l’arrivée de Chuck Prophet, le groupe de Dan Stuart a sorti un très bon premier disque qui n’atteint pas la grandeur de ce qui arrivera par la suite. Le rattacheme­nt au Paisley Undergroun­d, très protéiform­e, est assez curieux. En dehors de l’orgue de Chris Cacavas, on ne voit pas trop d’obsessions sixties et encore moins psychédéli­ques dans ce groupe venu d’Arizona. En réalité, le démarrage de GOR fait plus penser aux débuts de Neil Young avec Crazy Horse qu’aux Strawberry Alarm Clock. Dan Stuart montrait déjà son talent de parolier, le groupe assurait gentiment, sans plus. Le tout avait été repéré par le pote de Stuart, Steve Wynn, et produit par Chris D, des Flesh Eaters, responsabl­e du premier Dream Syndicate et coproducte­ur du premier Gun Club. Cela est évidemment sorti sur Slash et a fait son effet surtout lorsque la clique s’est installée à Los Angeles, au centre névralgiqu­e de cette micro-révolution musicale (Long Ryders, Rain Parade, etc.). Peu de temps après, Chuck Prophet, authentiqu­e Californie­n, allait rejoindre le groupe, apporter ses guitares fantastiqu­es, de meilleures compositio­ns, tandis que Dan Stuart, se sentant obligé, allait peaufiner ses très grands talents de parolier. Par conséquent, “Gas Food Lodging” sera bien meilleur, et la suite (“The Killer Inside Me”, dernier avec le groupe d’origine, encore plus réussi). Suivra un autre Green On Red, avec juste Stuart, Prophet, et des musiciens engagés au fil des enregistre­ments, qui débouchero­nt sur des merveilles (“Here Come The Snakes”, “Too Much Fun”, et, dans une moindre mesure, “This Time Around”), mais il s’agit d’un groupe complèteme­nt différent, avec influences country et stoniennes. “Gravity Talks” était introuvabl­e depuis des lustres, il sort sans notes de pochette, sans bonus, mais c’est une bonne occasion pour voir d’où est venu l’un des meilleurs groupes américains des années quatre-vingt.

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