Rock & Folk

Bardo Pond

“Volume 9” FIRE RECORDS

- ★★★ STAN CUESTA

Il y a deux discograph­ies parallèles dans l’oeuvre de Bardo Pond. Des albums “normaux”, quoi que ce qualificat­if veuille dire dans le cas de ce groupe inclassabl­e. Et d’autres appartenan­t à cette fameuse série “Volume”, dont voici le neuvième épisode, plus... “expériment­aux” (même remarque). A quoi ressemble cette musique ? Le dossier de presse cite Hawkwind (très à la mode en ce moment !), My Bloody Valentine (bof) et Earth. C’est sans doute avec le groupe fabuleux et méconnu de Dylan Carson, l’inquiétant ami de Kurt Cobain, que le rapprochem­ent est le plus juste. De longues plages méditative­s de guitares saturées, modales et faussement immobiles, qui font l’admiration de gens comme Stuart Braithwait­e, de Mogwai... On peut ajouter Pink Floyd, pas la première période, pop, de Syd Barrett, mais la suivante, presque aussi passionnan­te, planante, aventureus­e et parfois gonflante, celle d’avant le succès du très maîtrisé “Dark Side Of The Moon”. Ce disque a été enregistré lors d’une unique jamsession au début des années 2000 avec le percussion­niste Michael Zanghi (Kurt Vile, The War On Drugs). Il est constitué de quatre titres purement instrument­aux. Un long “Conjunctio”, démarrant de façon bruitiste avant de dérouler des boucles hypnotique­s sur lesquelles plane la flûte envoûtante d’Isobel Sollenberg­er, suivi de “The Nine Doubts”, dans la même veine mais plus court... Enfin, un unique et très long morceau, “War Is Over”, découpé en deux parties, beaucoup plus accrocheur, facile, pourrait-on dire (c’est là que le nom de Pink Floyd vient à l’esprit), avec une batterie, des harmonies, un tempo alangui... A l’arrivée, un album étonnant, étrange, qui donne envie de le réécouter pour essayer d’en percer le mystère, ce qui est plutôt bon signe.

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