Rock & Folk

The Dandy Warhols

“Rockmaker” SUNSET BLVD RECORDS

- ★★★ JéRôME SOLIGNY

On s’est fait une raison : les Dandy Warhols sont résolument plus Warhols que Dandy. Leur art à eux, comme Andy, est celui de la duplicatio­n. Depuis vingt ans, Courtney Taylor-Taylor et sa clique reproduise­nt. Non pas à l’identique, mais avec des constantes. Pas en suivant une recette, mais sans oublier qu’il ne faut jamais abandonner un truc qui marche. Ce truc, c’est la personnali­té du gang de Portland ou, très certaineme­nt, celle de son chanteur qui ne se veut pas leader, mais dont le tempéramen­t et les penchants musicaux imbibent fortement la musique. Là encore (et le titre de l’album ne tourne pas autour du pot), les riffs de guitare — assurés par Peter Holmström — sont bas et lourds, la batterie, couleur chaudron, est martelée avec persistanc­e.

La voix de Courtney, sorte de tunnel autour des lueurs, en dirait long même si on ne comprenait pas les textes. Il manie si bien l’ironie : “The Summer Of Hate”, “I’d Like To Help You With Your Problem”. Moins Dandy que

Warhols donc, au point d’inviter Slash dans cette dernière, une sorte de foire d’empoigne de fer. Souples dans leurs bottes de western, ils sont à la limite de la paraphrase dans “Danzing With Myself” que Frank Black pixélise d’interventi­ons de guitare noisy. Au rayon mise en boîte rythmée, on trouve “Alcohol And Cocainemar­ijuananico­tine” qui, même à bas régime, file la banane. Le tout est mixé par Jagz Kooner (Primal Scream, Manic Street Preachers) qui a bien oeuvré, et on s’en félicite, pour que “Rockmaker” ne soit pas nominé aux prochains Grammy Awards. D’ailleurs, confronté à la voix de Debbie Harry dans “I Will Never Stop Loving You”, il a pris le parti de la perdre dans une jungle réverbée, de la laisser faire, au pied d’un mur de sons.

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