Rock & Folk

Rod Stewart With Jools Holland

- ★★★ JEAN-WILLIAM THOURY

“Swing Fever”

Après plusieurs années d’essais solo ou au sein de Shotgun Express, puis Steampacke­t, Rod Stewart atteint un sommet en devenant la voix du Jeff Beck Group le temps de deux albums décisifs. Ensuite, avec les Faces et principale­ment sous son nom, il vole de succès en triomphe. On ne compte plus les n°1 qu’il décroche des deux côtés de l’océan. Les années passent, Rod the Mod mûrit agréableme­nt, toujours aussi sympathiqu­e et bien coiffé. Surtout, il conserve ce chant personnel, râpeux, plein de nuances et de charme. Bien qu’auteur compositeu­r doué, par la grâce de cette voix exceptionn­elle il reste principale­ment interprète. De 2002 à 2010, il consacre cinq albums (tous disques d’or !) à ce qu’on appelle le Great American Songbook, c’est-à-dire les standards des années 1930-40. Pratiqueme­nt que des rythmes lents. Dans “Swing Fever”, il replonge dans la même époque (grosso modo celle de ses parents) mais y choisit des pièces qui bougent. Et qui font bouger grâce au Rhythm & Blues Orchestra de Jools Holland (piano), son frère Chris (orgue), Dave Swift (bassiste de Jools depuis 1991) et Gilson Lavis (batterie, ancien de Squeeze, tout comme Jools et Chris). Cette fine équipe, aidée de soufflants et de choeurs, prend un plaisir évident à plonger dans “Ain’t Misbehavin’ ” (Fats Waller, 1929), “Them There Eyes” (Louis Armstrong, 1931), “Lullaby Of Broadway” (Dorsey Brothers, 1935), “Oh Mary” (Louis Prima, 1944), “Sentimenta­l Journey” (Les Brown, 1945), “Good Rockin’ Tonight” (Roy Brown, 1947), “Tennessee Waltz” (Pee Wee King, 1948), etc. Si ces treize chansons ont déjà connu des centaines de versions, c’est parce qu’elles sont bonnes ! Elles sont ici jouées et chantées avec expertise et une bonne humeur communicat­ive.

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