Electro Deluxe
“Next” STARDOWN/ BELIEVE
Plus de vingt ans après ses débuts, Electro Deluxe paie son tribut à ses racines en invitant sur son septième album (conçu d’une manière artisanale) trois invités au pedigree révélateur : Candy Dulfer, saxophoniste hollandaise de Prince et Dave Stewart, Nils Landgren, tromboniste suédois fondateur de Funk Unit, et surtout Fred Wesley, qui fut créateur et tromboniste américain des légendaires JB’s et s’illustra aux côtés de James Brown ou Maceo Parker. On peut y déceler le désir de s’imposer à l’international après avoir fait un tabac dans tous les festivals où le groupe est programmé, mais c’est surtout la volonté d’affirmer sa particularité soul et de forcer la porte des grands. On ne saurait être plus clair sur les influences revendiquées : longtemps relégué dans l’écurie “electro jazz” alors qu’il était un outsider de circonstance, l’ancien quintette — devenu sextette en renforçant sa section de cuivres – proclame ouvertement sa passion du funk : le jazz et le hip-hop n’interviennent que comme des piments et l’option electro se réduit à quelques synthés. Le pari est risqué... et réussi. Musicalement, c’est impeccablement groovy, à l’image de l’instrumental “Next” qui distribue chorus de cuivres et d’orgue Hammond ou Fender comme autant de friandises irrésistibles. Et jamais le chanteur américain James Copley (qui a intégré la bande en 2010) n’a été aussi bien mis en valeur, avec son timbre suave et sa voix puissante, tour à tour rugueuse et lyrique. L’ensemble séduit d’emblée (“Nakie Nakie”) avant de s’enflammer (“One In A Million”) puis de porter le coup de grâce avec “Shame” et “Wanna Have A Good Time”, deux longues incantations propres à faire frétiller le dancefloor.