Rock & Folk

Une version fruste, brutale, presque hystérisée des plus sauvages groupes anglais du début des sixties

- NICOLAS UNGEMUTH

donné dans le genre). Quatre CD sortis en 1998, couvrant tout le spectre, difficiles à trouver donc assez onéreux aujourd’hui. Rappelons que la plupart de ces titres ne sont pas trouvables sur les sites de streaming. Alors, pour ceux qui ne disposent pas de ce coffret sorti il y a plus de vingt-cinq ans, en voici un autre, nettement plus abordable, qui remplit parfaiteme­nt son office. Trois CD, 94 titres, la plupart des classiques (Seeds, 13th Floor Elevators, Remains, Shadows Of Knight, Standells, Other Half, ? & The Mysterians, Misunderst­ood, Knickerboc­kers, Electric Prunes, etc.) sont de la partie, mais aussi Link Wray, les Sonics, le Bobby Fuller Four, Captain Beefheart (la version de “Diddy Wah Diddy” reste grandiose). C’est une excellente idée d’être sorti du ghetto “fuzz/ gueulement­s”. Mais la grande réussite de ce coffret est d’avoir réuni deux ou trois dizaines de choses inconnues, souvent absentes sur le coffret Rhino, régulièrem­ent excellente­s. Avec un livret et un son parfait : on n’est pas chez Bam-Caruso et tous les autres labels spécialisé­s dans le mauvais repiquage de vinyles pourris. Il y a, dans cette scène américaine oeuvrant à un moment précis, une forme de sauvagerie et de pureté qui n’est pas sans évoquer — avec d’autres moyens —, le côté cru du rockabilly originel. Pas étonnant que les Cramps aient autant vénéré cette clique que les oeuvres intégrales de Charlie Feathers, Billy Lee Riley ou Johnny Burnette. Enfin, si, comme cela a été précédemme­nt précisé, ces jeunes gens énervés (le terme punk, à leur sujet, n’a pas été inventé pour rien) étaient rarement de grands compositeu­rs, ils ont néanmoins laissé, non pas de grands albums, mais de très grandes chansons, dont beaucoup sont réunies sur ce coffret impeccable et peu coûteux.

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