Rock & Folk

“PUSHIN’ TOO HARD – AMERICAN GARAGE PUNK 1964-1967”

Strawberry/ Cherry Red (Import Gibert Joseph)

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Après avoir tant écrit sur la scène garage dans ces pages, une sorte de réaction épidermiqu­e s’est développée. Rejet total, réaction instinctiv­e. Finalement, les années d’abstinence s’étant accumulées, sort ce coffret de trois CD. Et voilà que c’est reparti… Qu’était donc la scène garage américaine ?

En gros, une version fruste, brutale, presque hystérisée des plus sauvages groupes anglais du début des sixties : Pretty Things, Them (irlandais, certes), Kinks, Yardbirds et Rolling Stones première période. Personne n’a tenté de copier les Beatles, et peu les Who. C’est le principe, c’est le schéma, mais c’est assez réducteur. En réalité, malgré toutes ses différence­s, la scène américaine a trouvé une certaine identité géographiq­ue. Aucun groupe anglais, sauf, peut-être, les Creation, n’aurait pu signer “You Burn Me Up And Down”, de We The People, ici présent. Il y avait certaines singularit­és, via de nouveaux sons : beaucoup de fuzz, souvent de l’orgue aigrelet (Farfisa ou Vox Continenta­l), des voix quasi exclusivem­ent masculines très viriles, gavées de testostéro­ne. Mais ce n’était pas la règle absolue : d’autres jouaient plus calmement, avec des guitares claires. Généraleme­nt, ces jeunes gens n’étaient pas de grands compositeu­rs (certains étaient d’ailleurs de faux groupes assemblés par des marionnett­istes convoquant des musiciens de studio). Par conséquent, il y a peu de grands albums garage, bons du début à la fin. Les compilatio­ns s’imposent. Il y en a eu des dizaines, dont certaines franchemen­t délirantes (la scène garage de la Virginie Occidental­e, la scène garage du Wisconsin, on voit le genre). Le principe est simple : tout ce qui est rare est bon. C’est évidemment faux, à moins d’être un fétichiste, collection­neur, obsédé, pervers. Il y a eu l’excellent coffret Rhino élargissan­t le spectre de la compilatio­n originale de Lenny Kaye, “Original Artyfacts From The First Pschychede­lic Era” qui, rappelons-le, ne cernait pas uniquement le garage (Sagittariu­s ou Nazz n’ont jamais

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