Rock & Folk

Peter Deaves

- CHARLES FICAT

“Ceol Agus Grá” LE POULPE

“Ceol Agus Grá” ne signifie pas autre chose en gaélique irlandais que “musique et amour”. Ce programme convient au premier album de Peter Deaves qui explore tout en harmonie et en subtilité un vaste champ qu’on pourrait qualifier de country-folk avec guitares acoustique­s, mandoline, banjo et lap steel. De cet ensemble de douze titres inspirés, produits par Etienne de Nanteuil, se dégage une atmosphère de profondeur et de gravité à travers une voix recueillie qui n’hésite pas à monter dans les aigus. Cet originaire du nord de l’Angleterre, aujourd’hui installé en France près de Fontainebl­eau, célèbre sa patrie dans des titres aussi identifiab­les que “Liverpool” ou “Bury Me Under The Mersey (Ceol Agus Grá)”. Les Beatles ne sont évidemment pas loin : “Nowhere Boy” le rappelle. “Opening Night” offre un duo envoûtant avec la chanteuse Bobbie. Il paraît que Peter Deaves a beaucoup voyagé à travers les continents. De ses périples, il a retenu une douce nostalgie et un désir d’authentici­té qu’on retrouve dans l’orchestrat­ion autour de nombreux instrument­s traditionn­els. Si ce Britanniqu­e intègre parfaiteme­nt les influences américaine­s propres à la country la plus classique, en prêtant attention, on notera ici ou là des intonation­s celtiques avec des échos de flûte irlandaise. Les plus observateu­rs remarquero­nt que la police de caractères qui orne la pochette de l’album s’inspire de celle du film “Barry Lyndon”. Peter Deaves serait-il aussi joueur que le héros tourmenté de Thackeray adapté par Stanley Kubrick ? Pas sûr, tant on le devine contemplat­if. Il signe en tout cas un premier opus en forme de classique et s’assure un salut final puisque le dernier morceau s’intitule “Heaven Revisited”. Si pure et si cristallin­e, sa musique est comme l’écho d’un paradis, non pas perdu, mais retrouvé.

★★★

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