Jesper Lindell
“Before The Sun” GG RECORDS/ BORDER
Son album “Twilights” fut l’une des belles découvertes de 2022 et trône désormais sur l’étagère à côté de ceux du Band (parmi une pile posée sur l’étagère, pour être exact). L’amour de ce jeune songwriter-chanteurguitariste suédois pour l’univers de “Music From Big Pink” ou “The Band” sautait en effet aux oreilles et faisait plaisir à entendre. Les dix chansons de “Before The Sun” ont été enregistrées — avec du matériel analogique — lors des mêmes sessions que “Twilights”, dans une école de Ludvika, une bourgade du centre de la Suède. C’est la première remarque : leur onctuosité sonore offre un plaisir d’écoute devenu rare — pas de parties de guitare recalées sur la batterie avec une précision toute numérique, pas de basse boostée à on ne sait quel logiciel : tout ici respire. Les lignes de basse, justement, signées du frère aîné de Jesper, Anton, sont une pure merveille. Pour le reste, pas de révolution. Le Band demeure un horizon absolu et on pourra certes tiquer à l’égard de moult emprunts (l’accordéon de “Before The Sun” droit sorti de “When I Paint My Masterpiece”, l’intro de “Good Evening” cousine de celle de “Rag Mama Rag”, etc.). Point important : Lindell cite, mais il ne plagie pas. Et pond de magnifiques chansons avec des refrains qui transportent (“Never Gonna Last”). Egalement au menu, un chouette duo avec la divine Kassi Valazza et une reprise d’un Thin Lizzy des débuts, “Honesty Is No Excuse”. Une petite préférence en définitive pour “Twilights” et son songwriting cinq étoiles du début à la fin, mais celui-ci trouvera une identique place sur l’étagère (enfin, parmi la pile posée sur l’étagère). ★★★1/2