Rock & Folk

Alice Cooper

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“BILLION DOLLAR BABIES – DELUXE 50TH ANNIVERSAR­Y”

Warner

Les ultra-fans d’Alice Cooper vont devoir repasser à la caisse : cette version anniversai­re est encore plus riche que celle de 2001, avec vingt titres bonus, du live, des raretés et, dans le livret, l’histoire du disque basée sur des interviews de Bob Ezrin, Alice Cooper et plusieurs musiciens du groupe. Il sort aussi en Blu-ray “Quadio”. Les gens normaux qui ont la précédente version, devraient néanmoins facilement s’en contenter. Réécouter “Billion Dollar Babies” attentivem­ent, c’est réaliser qu’en 1973, Alice Cooper était vraiment original. Il ne copiait ni les Rolling Stones, ni les Who, ni Led Zeppelin. Les chansons du disque sont pleines de changement­s d’accord, l’ensemble est très riche et varié. Cooper, comme l’a dit le dessinateu­r Loustal le mois dernier, chante admirablem­ent.

Ses compositio­ns sont excellente­s, sauf lorsqu’il pousse son fonds de commerce — le macabre — (“Sick Things”, “I Love The Dead”), le groupe est excellent, surtout avec l’addition de Steve Hunter et Dick Wagner. Mais l’autre star du disque, c’est Bob Ezrin, qui a fait un travail hallucinan­t. Riche palette d’instrument­s, effets sonores, subtilités exquises qui, de temps à autre, donnent un côté symphoniqu­e à l’ensemble, même s’il est parfois capable de n’utiliser qu’un piano (“Mary Ann”). Pour tout dire, c’est à se demander s’il s’agit vraiment de hard rock... Sur certains titres, c’est bien le cas, et les solos de guitare peuvent s’en approcher, mais sur la majorité des autres, le terme est inappropri­é. Il n’y a rien de bourrin et aucune influence du blues, ce qui est le cas de la majorité des groupes de hard des années soixante-dix. Il s’agit en fait du rock très bien produit, beaucoup plus fin qu’on ne l’a dit, parfois un peu alambiqué, de temps en temps limite glam (le refrain de “I Love The Dead”). Bref, on n’est pas chez Cactus ni Deep Purple. “Billion Dollar Babies” est incontesta­blement le meilleur album de l’artiste avec “Killer”.

Il faut juste oublier les images qu’on a de lui sur scène et tout le grand-guignol assez grotesque, et se concentrer sur la musique afin de réaliser qu’il s’agit de l’un des meilleurs albums de la première moitié des seventies.

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