Rock & Folk

Cheesy et déviant

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Rééditions, nouveautés et 45 tours : le point sur les meilleurs microsillo­ns du moment.

Rééditions Can “Live In Paris 1973” Spoon/ Mute

Au moment de célébrer la vie et l’oeuvre de Damo Suzuki, quoi de mieux que d’écouter le chanteur au sommet de son art ? Les bandes de ce double vinyle enregistré à l’Olympia le 12 mai 1973 ont été restaurées par Irmin Schmidt, le claviérist­e du groupe. On y entend Can peu de temps après “Ege Bamyasi” (et quelques mois avant le départ de Suzuki) explorer diverses façons de déconstrui­re sa musique, au point que les morceaux n’ont pas de titre et sont simplement numérotés (même si on reconnaît, entre autres, “Spoon” comme la base de “Drei” et “Vitamin C” comme celle de “Fünf”), pour de longues plages improvisée­s impression­nantes de maîtrise. Du génie pur.

Eels “Eels So Good – Essential Eels Vol, 2 2007-2020” Eworks/ Pias

Avant l’arrivée prochaine d’un nouvel album (intitulé “Eels Time!”), le groupe de Mark Oliver Everett publie un deuxième volume de son anthologie (sur un très seyant double vinyle transparen­t) qui couvre la période 2007-2020 d’Eels, soit sept albums, de “Hombre Lobo” à “Earth To Dora”. Une compilatio­n bienvenue pour ceux qui auraient un peu lâché l’affaire (à tort) car elle regroupe une vingtaine de morceaux somptueux (citons “The Way You Look That Guy”, “Spectacula­r Girl”) qui montrent que la deuxième décennie de la carrière d’Eels est tout aussi passionnan­te que la première. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

“Wamono Disco : Nippon Columbia Disco & Boogie Hits 1978-1982” 180g

La fameuse série Wamono de 180g qui rassemble des raretés funk soul et groove japonaises s’intéresse dans sa dernière production au disco et au boogie avec huit morceaux tous aussi étonnants les uns que les autres. De l’ouverture “Monkey Magic” du groupe The Birth Of The Odyssey, à l’intro folle et au groove monstrueux, à ce “Disco Great Tokyo” délirant de Pink Parachute, en passant par l’effervesce­nt “This Is Hot” de Ikue Sakakibara, impossible de résister aux assauts rythmiques contenus ici. A la fois cheesy et déviant, empli d’inventivit­é et d’étrangeté, c’est encore une belle réussite.

Franz Ferdinand “Franz Ferdinand” Domino

C’était il y a vingt ans. En 2004, alors que le sursaut garage rock porté par Strokes et White Stripes commençait à s’essouffler, un quatuor venu d’Ecosse allait donner un grand coup de pied dans la fourmilièr­e rock. Avec son premier album gorgé de tubes post-punk anguleux, Franz Ferdinand allait démoder les groupes inspirés par le MC5 et les Stooges et rendre le combo jeans-Converse obsolète du jour au lendemain. Vingt ans après sa sortie, le premier album de la bande à Alex Kapranos est toujours une formidable usine à tubes (“Darts Of Pleasures”, “Matinée”, “Take Me Out”, “Michael”) aux irrésistib­les guitares funky. Il revient sur un magnifique vinyle orange.

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