La Route Du Rock Hiver
DU 29 FéVRIER AU 2 MARS, ANTIPODE (RENNES) ET NOUVELLE VAGUE (SAINT-MALO)
Le pendant hivernal de la Route Du Rock est en train de devenir une des meilleures adresses de la morte-saison.
Cette année, la programmation était remarquable, avec les bouillantes Lambrini Girls qui ont enflammé l’Antipode à Rennes, avant Lysistrata. Une belle mise en bouche avant les deux soirées à la Nouvelle Vague à Saint-Malo. Le vendredi fut excellent avec notamment The Big Idea, Bruit Noir et Gaz Coombes. La palme de l’originalité revenant évidemment à Bruit Noir, duo à l’humour étrange qui fait de ses concerts de drôles de happenings à mi-chemin entre slam désabusé et spectacle comique. Tout semble pouvoir arriver, comme l’invasion de scène la plus molle à laquelle on n’ait jamais assisté. Après BDRMM et son shoegaze prompt à induire la narcolepsie, Gaz Coombes, élégant sous son chapeau et en grande forme vocale, a apporté une touche de classicisme pop avec les meilleurs morceaux de son répertoire solo qui possède de véritables tubes comme “Long Live The Strange” ou “Walk The Walk”, dignes du meilleur de Supergrass (dont il ne jouera rien, mais c’était attendu). Le lendemain, le trio Eat-Girls a montré les dents avant le trio electro-punk Baby’s Berserk, séduisant au premier abord, mais qui s’est avéré un peu répétitif. La grosse surprise est venue du côté de Hooveriii qui a livré un concert extrêmement rock’n’roll,
bien loin des grooves funky de “A Round Of Applause” (2022) et des chansons pop douces de “Pointe” (2023). Le single “Guillotine” donnait le ton d’un concert mêlant garage et kraut, allant chercher vers les titres les plus nerveux de son répertoire (“Control”, “Bird On A Wire”) pour un résultat ébouriffant. A peine le temps de se recoiffer, on prenait ensuite en pleine face le show monumental de Slift, impressionnant de maîtrise. Difficile de passer après telle déflagration, mais Lias Saoudi s’est démené avec les électroniques Decius pour faire entrer le festival dans le monde de la nuit.