Rock & Folk

The Black Keys

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“Ohio Players”

Débutants, Dan Auerbach (chant, guitare) et Patrick Carney (batterie) revendique­nt l’influence de Beck. Ce dernier vante les mérites du duo qu’il emmène comme première partie de sa tournée de 2003. Deux décennies plus tard, il est l’invité principal du douzième album des Black Keys qui succède au réussi et multi-récompensé “Dropout Boogie” (2023)… Le titre général fait allusion à l’Ohio, d’où le duo est originaire, mais c’est aussi une référence au groupe de disco-funk ainsi nommé, célèbre pour ses pochettes sexy, une tradition ici poursuivie au mépris d’une hypothétiq­ue notion du bon goût. L’accrocheur “This Is Nowhere” démarre un album opulent auquel participen­t Noel Gallagher (Oasis), Dan (The Automator) Nakamura, Kelly Finnigan, Juicy J, Lil Noid, Thomas Brenneck et Greg Kurstin, producteur de Beck, Pink, Paul McCartney, Foo Fighters, etc. Egalement cosigné par Beck, “Beautiful People (Stay High)” suscite un premier clip dansant et fédérateur, les figurants provenant de diverses ethnies, genres, génération­s, etc. Comme pour “Don’t Let Me Go”, les voix sont amples, servies par de longues réverbes, une production foisonnant­e. D’humeur southern soul, les Black Keys optent pour “I Forgot To Be Your Lover” créé par William Bell en 1968, en partenaria­t avec Booker T. Jones. Leur version se rapproche bien plus de la sensibilit­é Stax que celle de Billy Idol en 1986 ! Dans l’approche de Dan Auerbach et Patrick Carney demeurent le goût pour les tempos simples, fortement marqués, les basses en distorsion (“Only Love”, le sauvage “Please Me (Till I’m Satisfied)”, “Live Till I Die”) et, tout au long de l’album, un indéniable sens de l’efficacité, un savoir-faire jouissif pour les refrains contagieux.

★★★★

JEAN-WILLIAM THOURY

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