Rock & Folk

Pet Shop Boys

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“Nonetheles­s”

Les Pet Shops Boys sont à prendre ou à laisser et nous avons choisi notre camp depuis belle lurette. Libre à chacun(e), en effet, de ne pas apprécier leur pop bien fichue, personnell­e, un brin dansante et aux textes si forts. Après tout, aux couplets sensuels comme des préliminai­res, aux refrains extatiques, aux arrangemen­ts ludiques, on peut très bien préférer le tout-venant. “Nonetheles­s” est la quinzième livraison (studio) de Neil Tennant et Chris Lowe depuis “Please” en 1986 et, quelque part, c’est un genre de bilan. Après quelques disques résolument plus dance, les deux musiciens ont retrouvé Parlophone (qui distribue désormais leur propre label, x2), ainsi qu’un son et un esprit qui raviront ceux qui, parmi leurs amateurs, avaient adoré “Actually”,

“Behaviour”, “Bilingual” ou “Release”. Bien sûr, James Ford, coproducte­ur, n’est pas pour rien dans ce recadrage pop, voulu et assumé. Efficace chez Depeche Mode, Gorillaz ou Blur, l’exLast Shadow Puppet excelle lorsqu’on lui laisse les coudées franches, et a su mettre en valeur ces nouvelles compositio­ns qui n’ont pas grandchose à envier aux anciennes. Dans la bacharienn­e “The Secret Of Happiness”, on sent qu’il a kiffé le cahier des charges : électroniq­ue et grand orchestre dans tous les titres. “New London Boy”, peut-être la meilleure du lot

(ces accords majeurs 7…), comporte même un rap à la “West End Girls”, et “Feel” fera regretter aux claviérist­es de ne pas avoir conservé leurs Casio des années quatre-vingt. “Love Is The Law”, grave et ensorcelan­te, tire le rideau rouge sur un disque qui, en plus, ne triche pas : sublimes, les vocaux de Neil Tennant, pourtant plus un gamin, sont parmi les moins traités de la discograph­ie du duo. Une intégrité qui l’honore. ★★★★

JéRôME SOLIGNY

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