Rock & Folk

BMX Bandits

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“Dreamers On The Run”

De temps en temps, mais rarement, il arrive que la vraie vie ne ressemble pas à un western de John Ford et alors, les faits dépassent la légende. C’est exactement le cas dans l’épopée rocamboles­que vécue par BMX Bandits, formation à géométrie très variable initiée en Ecosse par le dénommé Duglas T Stewart il y a près de quarante ans. Dans le désordre, elle a compté dans ses rangs de futurs Teenage Fanclub et The Vaselines, Kurt Cobain a déclaré qu’il s’agissait là du seul autre groupe dans lequel il aurait voulu jouer, des presque débutants nommés Oasis ont assuré sa première partie et un documentai­re a même tenté, dès 2011, de raconter tout ça et un peu plus… Et pourtant, tout ça, ce n’est rien comparé aux mélodies que seul ou en équipe, ledit Stewart est capable d’imaginer depuis les premiers jours. “Dreamers On The Run” — clin d’oeil au “Band On The Run” de Wings ? — ne déroge pas à la règle et, secondé ici par Andrew Pattie, l’homme continue de prouver qu’il peut être Burt Bacharach à la place de Jimmy Webb dès le morceau d’ouverture qui donne son titre à ce douzième album. Un peu plus loin, parmi des chansons habillées de cordes, de cuivres ou de bruits de synthés bizarres, il chante sur le rayonnant “Time To Get Away” comme un autre héros de l’undergroun­d triomphant, l’inénarrabl­e Lawrence de Mozart Estate, alors que le légendaire Jowe Head s’invite sur le sautillant “Cockerel’s Waiting”. Après une reprise accidentée du tourneboul­ant “Home Before Dark” — enregistré­e à l’origine en 1967 par Nora Guthrie —, l’Ecossais cabossé revêt son plus beau costume pour raviver la flamme Motown le temps d’un élégant “The World Was Round”. Et s’il chante parfois comme s’il était à Vegas, Duglas T Stewart tient toujours à la perfection ce rôle de chef de gang qui n’a de cesse de vivre ses rêves de compositeu­r pop surdoué. ★★★★

CHRISTOPHE BASTERRA

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