Penny Arcade
“Backwater Collage”
Si le nom de James Hoare n’est pas plus connu, c’est parce que ce musicien britannique apprécie peu la lumière et préfère rester en retrait. On lui doit pourtant quelques-uns des groupes pop britanniques les plus passionnants de la dernière décennie. Après avoir fait parler de lui avec le groupe Veronica Falls au tournant des années 2010, le chanteurguitariste s’est trouvé de solides alliés d’écriture. D’abord avec Jack Cooper, musicien originaire de Blackpool avec qui il avait formé le formidable duo Ultimate Painting (avant une séparation acrimonieuse), puis avec l’Argentin Max Oscarnold, son compère au sein des non moins magnifiques Proper Ornaments. Deux artistes avec qui il composait en duo et dont il s’émancipe pour ce qui est son véritable projet solo. Evidemment, Hoare ne peut s’empêcher d’imaginer un nom de groupe romantique avec Penny Arcade, pour ce qui est à la fois une référence surannée aux salles d’arcade de jadis, mais aussi à une chanson de Roy Orbison. Pourtant, si l’identité a changé, les premières notes de “Jona”, qui ouvre l’album, nous ramènent immédiatement en territoire connu. L’univers chaleureux de Hoare est reconnaissable entre mille avec ses arpèges doux, cette voix murmurée et cette quiétude psychédélique. Artisan de la ligne claire,
Hoare compose des chansons minimalistes autant inspirées par les Beatles de l’album blanc que par le Velvet Underground de “Pale Blue Eyes”. De “Black Cloud” à “Don’t Cry No Tears”, “Backwater Collage” est une affaire mélancolique qui brille par la finesse de ses arrangements et la fluidité de ses mélodies. Enregistré dans son Devon natal, au sud-ouest du Royaume, où il s’est installé après avoir quitté Londres, c’est une perle de plus à répertoire. ★★★★