Rock & Folk

Kings Of Leon

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“Can We Please Have Fun”

Traditionn­ellement, les albums des Kings Of Leon portent un titre de cinq syllabes. Quel est le message de celui-ci ? Faitil référence au groupe lui-même, qui aimerait se montrer moins sérieux ? Dès le premier extrait, “Mustang”, et son clip, on comprend qu’il s’agit plutôt d’une réflexion sur l’état du monde. Juchés sur le toit d’immeubles, éloignés les uns des autres, les frères Followill, Caleb (chant, guitare), Jared (basse), Nathan (batterie) et leur cousin Matthew (guitare, claviers), semblent observer la société. De cette hauteur, ils constatent que tous ces gens en bas se ressemblen­t, sont vêtus pareil et n’arrêtent pas de se prendre en photo. Surprenant­e conclusion, ces gens, ce sont les Followill eux-mêmes… Ils ont enregistré leur neuvième pièce au studio Dark Horse de Franklin, Tennessee (près de Nashville), avec l’Anglais Thomas Hull dit Kid Harpoon, associé aux récents succès de Miley Cyrus et d’Harry Stiles. On devine là le souci de rassurer le nouveau label (ils quittent RCA pour Capitol) et la volonté légitime de rester actuels. Leur politique première consistait à conserver des éléments nostalgiqu­es (références au southern rock) mariés à une sensibilit­é contempora­ine. Cette fois, le modernisme domine par moments ce lien avec les racines, les effets et les claviers devenant plus importants que les guitares. Quand c’est l’inverse, comme dans “Nothing To Do”, surprenamm­ent hard, “Actual Daydream”, chanson la plus séduisante, ou pour le solo de “Nowhere To Run”, on se prend à espérer une évolution inverse. Convenant avec le chant souvent plaintif de Caleb, les textes ne sont pas très joyeux. Pas très fun... ★★★

JEAN-WILLIAM THOURY

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