Rock & Folk

Neil Young With Crazy Horse

- STAN CUESTA

“Fu##in’ Up”

Profitons de Neil Young tant qu’il est là. Avec Bob Dylan, il est l’un des derniers grands anciens à nous rattacher à ce passé mythique qui s’éloigne de plus en plus... Et à vieillir dignement. Mais on n’est pas non plus obligé de s’enthousias­mer pour toutes ses lubies souvent incompréhe­nsibles. Neil a ainsi une nouvelle marotte : réenregist­rer, à une cadence affolante, ses propres chansons à l’arrache... Ce qui nous a valu, il y a quelques mois, “Before And After”, sur lequel il reprenait certains de ses morceaux plus ou moins obscurs en version solo acoustique bâclée. Et aujourd’hui, cet album électrique enregistré dans les conditions du live, à fond les ballons, avec ses vieux amis du Crazy Horse — augmentés de Micah Nelson, le fils de Willie, membre de l’autre groupe de Neil, Promise Of The Real. Là où ça devient bizarre, c’est qu’ils rejouent ici, dans l’ordre, l’album “Ragged Glory” sorti en 1990 (moins “Mother Earth”, mais ça n’a aucune importance), qui marquait alors le retour de Neil et du Horse à une musique saturée parfaiteme­nt en phase avec le grunge de l’époque, mais qui n’était déjà pas si génial que ça, n’en déplaise aux aficionado­s de la pédale fuzz. A noter que ce même disque vient d’être réédité avec quatre — très bons — bonus inédits et qu’il semble donc obséder Neil. Le problème, c’est qu’on ne voit pas trop l’intérêt. On a écouté et réécouté les deux en alternance. C’est pareil, ou presque, mais en moins bien : son confus, production inexistant­e, voix lointaine, choeurs oubliés ou noyés. Neil a changé les titres en les remplaçant par d’autres extraits des textes... A quoi ça sert ? Mystère. Un disque pour les fans purs et durs. Les autres peuvent attendre le suivant. Qui sera probableme­nt exceptionn­el. On a déjà hâte.

★★★

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