Rick Estrin & The Nightcats
“The Hits Keep Coming”
Depuis la retraite de Little Charlie en 2008, le chanteur et harmoniciste Rick Estrin a su le remplacer et donner une seconde vie aux Nightcats. Depuis, le groupe a su faire son trou dans le petit monde du blues à l’aide d’un répertoire collectiviste qui n’hésite pas à piocher aussi dans le rockabilly’n’roll ou le jazz sous toutes ses formes dansantes. Depuis, les différentes planètes de la musique qui bouge n’arrêtent plus de s’aligner à chaque sortie d’album. Pour le dernier, il démarre avec “Somewhere Else”, un blues du bayou bien poisseux où le rythme du saxo est comme le son d’une scie égoïne en train de s’occuper de la branche sur laquelle repose le peu de retenue sommeillant au fond d’un auditoire, pour un disque que n’auraient pas renié Little Richards, Screamin’ Jay Hawkins, Esquerita ou Brian Setzer. Rick Estrin et ses matous nocturnes n’ont pas eu besoin de faire appel à Maïté pour trouver les ingrédients nécessaires pour cette série de chansons aussi envoûtantes qu’une racine de mandragore lentement infusée dans un tonneau de Jack Daniel’s cinquante ans d’âge. Si l’essentiel des chansons dépote son petit bonhomme, l’album renferme tout de même deux reprises assez moyennes par leur orchestration. La première est “Diamonds At Your Feet”, une chanson composée par Muddy Waters en 1956, disponible ici dans une version légèrement plus speed façon “Get Back Babe” qui ne fera pas oublier l’original. Quant à la seconde, si reprendre “Everybody Knows” de Leonard Cohen est une bonne idée sur le papier, la tentative ne résiste pas à l’écoute — Rufus Wainwright s’en sort mieux dans l’exercice. ★★★
GEANT VERT