Réédition du mois

“MOVING AWAY FROM THE PULSEBEAT POST-PUNK BRITAIN 1977-1981”

Strawberry/ Cherry Red (Import Gibert Joseph)

CINQ PETITES ANNé ES INCROYABLES. En Angleterre, entre 1977 et 1981, on assista à l’une des périodes les plus fécondes depuis la seconde moitié des sixties. Il y eut le big bang punk. Des choses sublimes, nécessaires, beaucoup de daubes aussi. Le genre fut rapidement dévoyé, une fois récupéré par les bourrins (Sham 69, la Oi ! etc.). Après, l’univers est entré en expansion. C’est lorsque les musiciens ont arrêté de copier les Clash et les Pistols qu’ils se sont mis à produire des choses vraiment intéressantes. Le titre de cet impeccable coffret de cinq CD est tiré d’une chanson mythique des Buzzcocks qui se termine comme un morceau de Can : le post-punk, c’est ça. Pete Shelley et sa bande sont rapidement sortis du carcan punk pour offrir une musique fascinante. C’est durant ces cinq années que sont apparus, entre autres, Siouxsie & The Banshees, Joy Division, les Cure, Gang Of Four, PiL, The Human League, Ultravox (représenté ici par le très bowiesque “Hiroshima Mon Amour”), Magazine, les Associates, Echo & The Bunnymen, les Young Marble Giants, les Psychedelic Furs, John Cooper Clarke, Adam & The Ants, les Outsiders (d’Adrian Borland, futur The Sound), Throbbing Gristle, les Soft Boys, Killing Joke, New Order, The Birthday Party, Josef K, les Ruts, John Cooper Clarke, XTC, The Teardrop Explodes, le Pop Group, etc. Ils sont tous là, et pour une fois pas dans des versions live, alternatives, etc. Cherry Red a obtenu tous les droits. En cherchant bien, il en manque bien quelques-uns (Fad Gadget, les Stranglers période “The Raven”, The Monochrome Set, The Stockholm Monsters, Cabaret Voltaire et Wire, c’est dommage, ainsi que Japan, Bauhaus et U2, c’est beaucoup moins grave mais étonnant dans la mesure où il y a bien les baltringues des Sisters Of Mercy), mais globalement, c’est la première fois que sort un panorama exhaustif consacré au genre… Ces groupes étaient différents les uns des autres, mais on note quelques caractéristiques musicales récurrentes : abandon des power chords et de la grosse saturation pour les guitares