3 QUESTIONS AU
Dr Frédéric Saldmann
Pourquoi cet intérêt pour les rituels ancestraux et religieux ?
J’ai été frappé par une étude montrant, il y a deux ans, que les croyants vivent sept ans de plus en bonne santé que les autres. Cela m’a intrigué. Des collègues immunologistes m’ont expliqué le lien très fort qui existe entre la puissance cérébrale et le système immunitaire. Les différents rituels religieux ou traditionnels relèvent, en réalité, du bon sens. Ce sont des clés, en termes de prévention, que nous avons un peu oubliées depuis la découverte des médicaments.
Avez-vous identifié des points communs ?
Toutes les religions du monde, tous les rituels, parlent du jeûne. J’ai fait beaucoup de recherches sur ce sujet et, à la lumière de la science, je peux dire que la meilleure version est le jeûne séquentiel quotidien. En résumé : vous faites deux repas par jour au lieu de trois. Les études montrent que ce type de jeûne améliore l’immunité et fait chuter l’inflammation. L’organisme sécrète davantage d’hormones de croissance et de BDNF, une protéine du cerveau impliquée dans la mémoire et l’humeur. Ce jeûne séquentiel permet à l’organisme de se reposer. Il reste, cependant, contre-indiqué aux enfants et aux adolescents, aux femmes enceintes, aux personnes âgées et à celles qui souffrent d’hypoglycémie réactionnelle.
Comment ces rituels s’appliquent-ils au quotidien ?
Très simplement, puisqu’il suffit de laisser sa place à la spiritualité, qu’elle soit religieuse ou non. L’énergie du vide est trop importante dans la vie actuelle : nous sommes surexposés aux informations et aux écrans; nous ne sommes plus présents à rien. J’en reviens à la notion de jeûne : il ne s’agit pas seulement de restriction calorique. Son application au niveau mental, c’est la méditation au cours de laquelle vous vous concentrez pour chasser les pensées parasites et être dans le moment présent. Le jeûne, qu’il soit nutritionnel ou mental, dégage une énergie naturelle très puissante.