Santé Magazine Hors-série

Vos réponses

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Vous aimez dans la fusion

L’équation que vous avez en tête est 1 + 1 = 1. Autrement dit, vous et votre aimé, c’est pareil. Vous adorez l’intimité, vivre collés, et dans votre esprit, aimer, c’est tout faire, tout vivre ensemble, être émus par les mêmes choses et penser pareil. Tout cela a l’air assez idéal, et d’ailleurs c’est ce que vous pensez : « Notre couple est idéal. » Et c’est ce que pensent beaucoup de gens autour de vous… L’avantage, c’est que vous avez le goût de l’intimité, et que l’autre avec vous se sent vraiment important. Le sentiment de solitude est quasi absent, et ça tombe bien, car vous supportez très mal d’être seul. Si vous fonctionne­z tous les deux de la même façon, tout va bien. Si vous êtes tombé sur quelqu’un de distant ou de très autonome, vous pouvez vous sentir mal aimé ou frustré. Il se peut que votre âme soeur ait parfois le sentiment d’étouffer. Car si cette façon de voir et de vivre l’amour n’est pas sans bonheur et sans certains avantages, elle comporte l’inconvénie­nt de se bercer d’illusions.

Avoir toujours envie des mêmes choses au même moment implique souvent que l’un des deux tente de façonner l’autre à sa convenance. Autrement dit quand 1 + 1 = 1, le risque, c’est qu’il en manque un, le tout est de savoir lequel ! Et la question à se poser, c’est comment il va vivre cette dissolutio­n dans l’autre sur la durée.

Pour éviter que vous ou votre âme soeur éprouve parfois le sentiment d’étouffer, essayez de faire quelques activités chacun de votre côté pour respirer…

Vous aimez dans la sécurité

Pour vous l’amour, c’est une vraie petite entreprise, avec ses plans à long terme, son capital de sentiments à faire fructifier, ses possibilit­és de développem­ent (les enfants) et son infrastruc­ture (la maison). Vous envisagez l’amour comme une constructi­on qui, à long terme, ne peut que s’agrandir, et vous avez déjà planifié une bonne partie de votre avenir. L’amour est un abri, une constructi­on en perpétuell­e évolution. Vous vous donnez un mal fou pour que ce sentiment de sécurité se pérennise et voguez d’un projet à l’autre : une maison finie en appelle une autre plus grande, un enfant sur ses pieds a besoin d’un petit frère, et ainsi de suite. Votre idée, c’est que tant que vous avez des projets en cours, le couple continuera d’exister. Votre besoin de sécurité refuse l’idée que tout peut avoir une fin. Vous misez tellement fort sur l’amour et le couple qu’il vous est impossible d’envisager la rupture, vous êtes absolument contre, ce n’est pas dans le plan ! Cela serait un cataclysme, une banquerout­e, le sol se déroberait sous vos pieds. Perdre l’autre, la famille, la maison ou l’appartemen­t sont autant de coups de dague dans votre coeur meurtri. Pour vous prémunir contre ce risque terrible, vous misez sur les projets communs, mais veillez aussi à rester suffisamme­nt en lien avec l’autre en dehors des préoccupat­ions concrètes qui vous animent. En plus du “faire ensemble”, pensez à partager des moments tendres, romantique­s, sensuels, des moments où l’on est juste dans le plaisir d’être ensemble, sans rien faire d’autre.

Vous aimez dans la liberté

Chacun son équation, pour vous 1 + 1 = 3, il y a toi, moi et le couple… et tout ce beau monde a besoin de s’épanouir. C’est ambitieux et très contempora­in. Savoir que celui que l’on aime est un être complet, et que non seulement il vous aime, mais qu’il peut aussi se passer de vous, engendre chez vous un sentiment de liberté. Vous aussi êtes complet et pouvez vous passer de l’autre. Et si vous êtes ensemble, c’est pour une seule et unique raison : l’amour. Tels deux chats qui vont chacun de leur côté et ont leurs activités propres, vous vous retrouvez le soir dans le bonheur d’être ensemble. La fusion, oui, mais des corps et des coeurs, pas des êtres. Chacun ses centres d’intérêt, et au moins un en commun : l’amour que l’on se porte. Chacun ses amis, et d’autres en commun. Dans ce couple, tout se discute, se négocie et parfois on se dispute pour arriver à un accord où chacun s’y retrouve. Les sorties, le monde extérieur sont vécus comme indispensa­bles à la bonne santé du couple. L’égoïsme dans le bons sens du terme a donc droit de cité dans ce mode d’aimer. Respecter le jardin secret et le territoire de l’autre, c’est bien, mais faites attention à ne pas vous éloigner l’un de l’autre. Partagez au moins 50 % de vos activités, de votre temps, de vos pensées, conservez une “vie commune”. Il ne faudrait pas que vous en arriviez à vivre l’un à côté de l’autre et non plus l’un avec l’autre.

Vous aimez à travers le don

L’amour est pour vous un extraordin­aire chemin, qui peut être selon les circonstan­ces de roses ou de croix. Car vous aimez inconditio­nnellement et donnez à l’autre beaucoup de droits, plus qu’à vousmême. Comme si votre couple dépendait uniquement de vous. À vous d’aimer sans trêve, d’aimer plus fort, à vous de vous accommoder de l’autre comme il est, à vous de vous adapter et de faire les acrobaties nécessaire­s à la survie du couple. Dans le meilleur des cas, vous êtes tel un saint prêt à tous les sacrifices. Mais donner sans rien attendre en retour doit permettre qu’il n’y ait rien en retour – encore faut-il le supporter –, et qu’il ne s’agisse pas d’irrespect. Si cela vous semble insupporta­ble, et c’est le cas pour la majorité des gens, rassurez-vous : apprenez à donner à votre mesure, ne prétendez plus décrocher la lune, car il est peu probable que l’on ramène l’univers à vos pieds en récompense. Continuez à donner, bien sûr, mais faites-vous respecter. Car bien souvent la seule personne à qui vous ne donnez rien, c’est vous-même. L’idée n’est pas de devenir égoïste, mais de pratiquer la générosité envers soi autant qu’envers les autres. Vous avez autant droit qu’eux à la bienveilla­nce. Quelle faute réelle ou supposée rachetez-vous en vous consacrant totalement à l’autre ? Posez-vous la question, travaillez sur le sentiment de culpabilit­é qui vous accable.

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