L’AVIS D’EXPERT

Comment se construit l’estime de soi ?

Elle se forge en fonction de la manière dont on traverse les événements de la vie. L’estime de soi est une conséquence de la confiance en soi, qui, elle, s’enracine dans un sentiment de sécurité qui se construit dès le stade du nourrisson. Chaque nouvelle expérience aide à bâtir la “base sécure” nécessaire pour grandir. Si cette dernière n’a pas été assez consolidée par l’entourage, on peut la renforcer en thérapie.

Comment repère-t-on un manque d’estime de soi ?

En demandant à la personne comment elle se comporte face à un événement nouveau. Un voisin qui emménage, un changement de poste ou toute autre situation inédite lui feront peur. Une personne qui n’a pas confiance en elle évite la nouveauté, fréquente les mêmes amis, les mêmes lieux, sans chercher à se renouveler.

Qu’est-ce qui fait fluctuer l’estime de soi ?

Les “gros” dossiers d’une vie

– traumatisme, accident, harcèlement… – ainsi que l’enchaînement de petits échecs sur un temps court. L’entourage peut jouer un rôle de support dans tous les cas : la reconnaissance par les autres de notre valeur ou celle de notre travail diminue le risque d’altération de la confiance en soi. C’est un facteur qui la nourrit.

Comment l’améliorer par nous-mêmes ?

En faisant l’expérience de notre potentiel et en nous fixant des petits objectifs du quotidien, sans nous mettre en fragilité.

Par exemple, on propose à un nouveau collègue un déjeuner avec un collaborateur que l’on connaît déjà. On se prouve peu à peu qu’on sait faire face à la nouveauté dans la vie de tous les jours. C’est une question d’entraînement. Si le trouble est assez sérieux pour créer une phobie sociale ou un comportement d’évitement, alors il vaut mieux consulter : la psychothérapie ou l’hypnose sont très efficaces.

* Auteur de 16 cas cliniques en psychopathologie de la douleur, éd. Dunod, 30 €.