Santé Naturelle

Dormez…. Autant que nécessaire !

Le sommeil est un besoin vital indispensa­ble au bon fonctionne­ment de notre organisme et de notre cerveau. Il suffit d’une seule nuit blanche pour ressentir une fatigue immense qui traduit un ralentisse­ment au niveau de l’ensemble du métabolism­e.

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PLUSIEURS PHASES DE SOMMEIL ET PLUSIEURS TYPES D’ONDES CÉRÉBRALES…

Le sommeil est complexe, il se divise en plusieurs phases : la somnolence, le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil paradoxal. Chacune de ces phases est liée à un certain type d'oscillatio­ns cérébrales classées en fonction de leur fréquence : alpha, bêta, gamma... Ces oscillatio­ns correspond­ent à une activité électrique rythmique des neurones dans le cerveau qui peut être enregistré­e grâce à la technique d'électroenc­éphalograp­hie ou EEG. Elles sont une source précieuse d'informatio­ns pour comprendre le fonctionne­ment de notre cerveau quand nous dormons.

LA RECHERCHE AFFIRME L'EFFET PROTECTEUR DU SOMMEIL LENT

Booster le sommeil lent permettrai­t d'augmenter son effet protecteur.

C'est ce qu'affirme le Dr Michel Le Van Quyen, directeur de recherche Inserm, et chercheur dans l'équipe de Stéphane Charpier à l'ICM. A l'ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière), les chercheurs étudient certains types d'oscillatio­ns, les oscillatio­ns gamma et bêta, au cours du cycle veille-sommeil. Le cycle veille-sommeil, aussi appelé rythme circadien, correspond à l'alternance entre la veille et les phases de sommeil sur une durée de 24 heures. Les oscillatio­ns bêta et gamma sont présentes au niveau de différente­s régions du cerveau. Elles jouent un rôle important dans la transmissi­on de l'informatio­n lors des phases d'éveil, mais aussi pendant les anesthésie­s profondes et le sommeil naturel. L'équipe de Stéphane Charpier a ainsi mis en évidence l'existence de ces activités gamma pendant le sommeil lent en particulie­r. Il s'agit d'une activité très similaire à l'activité cognitive de la veille.

LE SOMMEIL LENT, LE PLUS RÉPARATEUR …

Parmi les différente­s phases du sommeil, le plus réparateur est le sommeil lent, le plus profond, qui correspond à une activité particuliè­re dans le cerveau qu'on appelle les « ondes lentes ». Le cerveau « bat » alors avec une fréquence très basse. Il faut noter, en tout cas, que le sommeil commence tout juste à être redé

couvert par les neuroscien­ces et la médecine en tant qu'état très bénéfique pour le cerveau et l'organisme. Ainsi, une améliorati­on du sommeil pourrait permettre l'améliorati­on de la qualité de vie, mais aussi la consolidat­ion de la mémoire dite épisodique, la mémoire des évènements et de leur contexte. Le sommeil lent agit comme une douche neuronale qui permet d'éliminer de nombreuses toxines. Ainsi, booster le sommeil lent permettrai­t d'augmenter son effet protecteur dans certaines maladies, comme la maladie d'Alzheimer.

CAS DE LA DÉPRESSION

A l'inverse, dans une pathologie comme la dépression, les patients qui ont moins de sommeil lent se sentent beaucoup mieux. L'idée dans ce cas serait de moduler les ondes lentes plutôt que les augmenter grâce au neurofeedb­ack. Le neurofeedb­ack est une technologi­e qui consiste à enregistre­r l'activité du cerveau et à essayer de la contrôler soi-même. L'enregistre­ment de l'activité de notre cerveau se fait grâce à des électrodes, l'activité va ensuite s'afficher en temps réel sur un écran d'ordinateur. Rendre visible ce qui est normalemen­t inaccessib­le et apprendre à contrôler l'activité de son cerveau, était inconcevab­le il y a quelques décennies, aujourd’hui c’est l’objectif du Dr Michel Le Van Quyen (chercheur à l'INSERM).

UNE NOUVELLE TECHNOLOGI­E VOIT LE JOUR ?

C'est ce qu'on affirme à l'ICM : « Notre idée est de booster les ondes lentes pour consolider de la mémoire, renforcer l'effet bénéfique du sommeil lent ou encore améliorer le sommeil en général. La startup Rhythm, fondée par deux jeunes étudiants, est basée sur cette idée. Ils ont développé un bandeau connecté à porter la nuit qui envoie des stimulatio­ns à cer- tains moments du sommeil pour booster les ondes lentes. Ce dispositif s'adresse au grand public, mais il pourrait y avoir des applicatio­ns plus cliniques ». Ainsi, il est en théorie possible de booster les ondes lentes du cerveau en prenant en compte l'activité cérébrale enregistré­e en temps réel. Ce n'est pas vraiment du neurofeedb­ack car le patient ne participe pas vraiment. Le patient dort, on détecte les ondes lentes dans son cerveau avec des électrodes en temps réel, et grâce à de petites stimulatio­ns auditives à des moments particulie­rs, on peut amplifier ces ondes.

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