Burn-out, on en parle ?
La crise sanitaire s'accompagne d'une crise économique, c'est indéniable. Mais le plus tangible, ce qui impacte la vie de millions de personnes au quotidien, c’est la montée en puissance de l'incertitude et du stress liés aux problèmes économiques, baisse d'activité pour les petits commerces, travail partiel et/ou précaire pour les salariés, etc. Le burn-out est ce symptôme le plus visible de l'épuisement psychologique de la personne qui ne supporte plus ce qu'elle vit. Nous avons rencontré une spécialiste en la matière, Bénédicte Costedoat-Lamarque, elle nous raconte son parcours et nous donne quelques conseils pratiques.
En approche neurocognitive et comportementale, nous disons que "stress = stresseur x stressabilité". Autrement dit, il y a à la fois un facteur externe -le stresseuret un facteur interne -la stressabilité. Selon moi, la première démarche est de prendre conscience de ce stress, sans le sous-estimer. Nous n'avons pas la main sur les facteurs externes.
Aussi, il est très important de bien identifier ce qui est de l'ordre de notre zone d'impact (notre zone de responsabilité, d'action, de marge de manoeuvre), de notre zone d'influence (nous pouvons mener des actions pour influencer mais le résultat ne dépend pas de nous) et de notre zone d'usure (nous n'avons ni influence ni impact). Je conseille donc de se recentrer sur sa zone d'impact pour perdre le moins d'énergie possible. Par ailleurs, en situation de stress chronique, le corps s'use et il est important de l'aider. La variation de certains neurotransmetteurs (adrénaline, cortisol, sérotonine, etc) impacte notre état physique et mental. Le magnésium chute. Aromathérapie, phytothérapie, acupuncture, marche, Tai Chi, tout ce qui permet de se recentrer est utile et pertinent. Consulter les thérapeuthes spécialisés est utile aussi. Enfin, il me semble plus qu'utile de mettre au clair ces modes de fonctionnement, qui nous conduisent à ce stress chronique, c'est la partie "stressabilité". Parfois, certaines croyances et certains schémas éducatifs ou culturels sont tellement ancrés qu'ils sont simplement impossibles à détecter par la personne elle-même. Pour cela, se faire accompagner par un coach ou un thérapeute est important, car il est difficile de pouvoir prendre du recul sur soi-même, même en ayant une bonne capacité d'introspection.
Distinguons d'abord la bonne fatigue, c'est-à-dire cette fatigue physique que l'on ressent après avoir accompli un certain nombre de tâches, après avoir fait du sport notamment, et qui nous donne envie de se
La fatigue mentale résulte de l'épuisement psychologique ou du stress.
reposer ou de dormir. En général, quand on est fatigué on dort plutôt bien. Le sommeil est réparateur et on se lève le lendemain matin en pleine forme. C'est pour cela qu'on parle de bonne fatigue. Celle-ci répond à un véritable besoin du corps de se dépenser et de déployer son énergie. Il y a en revanche ce qu'on pourrait appeler une mauvaise fatigue, celle qui résulte de l'épuisement psychologique ou du stress, une fatigue mentale donc.