La phytothérapie, une médecine familiale
Elle sera utile la plupart du temps ; si elle apparaît comme insuffisante, il ne faut pas hésiter à la coupler avec des traitements mettant en jeu des doses plus fortes ou des molécules non végétales. Beaucoup d'exemples montrent que la phytothérapie est, dans certains cas, supérieure à l'allopathie, et même parfois irremplaçable (…) Les molécules actives ont des structures difficiles à reproduire et la phytothérapie pharmaceutique s'adresse alors à la plante cultivée qui reste la meilleure source. D'autres fois, elle représente un moyen d'atténuer des symptômes et évite d'avoir recours à des moyens plus agressifs. Dans toutes les pathologies familiales courantes, les plantes peuvent être utilisées sans danger, à condition cependant d'avoir d'abord un diagnostic précis de l'affection pour ne pas passer à côté d'un cas grave, puis de bien choisir la ou les plantes à utiliser. L'avantage de l'utilisation des plantes est leur côté drainant quand elles sont utilisées en herboristerie, c'est-à-dire en tisanes. Boire de façon insuffisante est le défaut de notre monde moderne et les plantes peuvent pallier cet inconvénient.
Il faut toujours avoir en tête qu'une plante peut être toxique :
- soit à des doses faibles car elle est très toxique ;
- soit parce que les doses recommandées ont été largement dépassées ; - soit parce qu'il y a contre-indication par rapport à l'affection du malade, ou des interactions possibles avec des médicaments prescrits par ailleurs au malade. Exemple : le mélilot fluidifie le sang, ce qui exacerbe l'effet d'anticoagulants pharmaceutiques. Ce n'est pas parce qu'une plante fait partie des ressources naturelles qu'elle est inoffensive. Un champignon grignoté par des limaces n'est pas forcément comestible.
Extrait du livre "300 Plantes médicinales de France et d'ailleurs " du Dr Claudine Luu ( docteur en pharmacie et phytothérapie), et Dr Annie Fournier (docteur en pharmacie, spécialisée en phytothérapie), paru en novembre 2020 aux éditions Terre Vivante.